Liège

La mise à l’arrêt de Tihange 2 s’est déroulée "en toute sûreté", constate l’Agence fédérale de contrôle nucléaire

© Belga

La mise à l’arrêt définitif du réacteur nucléaire Tihange 2, dans la nuit de mardi à mercredi, s’est déroulée "en toute sûreté", selon l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), qui a supervisé le processus.

Mais le personnel a déclenché ce matin une action de protestation spontanée.

Après Doel 3 en septembre 2022, il s’agit du second des sept réacteurs de puissance que compte la Belgique à être mis définitivement à l’arrêt. Cet arrêt a été supervisé par deux inspecteurs de l’AFCN. "L’arrêt définitif de Tihange 2 est un arrêt équivalent à ceux réalisés régulièrement pour des entretiens. Néanmoins, sur le plan émotionnel, c’était un arrêt très particulier pour le site de Tihange, qui signe la fin de 40 ans d’exploitation de l’unité 2. Tout s’est bien déroulé, les procédures ont été suivies correctement et le réacteur a été mis à l’arrêt en toute sûreté. Dorénavant, l’AFCN et Bel V assureront le suivi des deux autres réacteurs en exploitation du site, ainsi que le suivi des activités préparatoires au démantèlement de Tihange 2", explique l’agence fédérale de contrôle nucléaire dans un communiqué.

Si le démantèlement de réacteurs de puissance est "nouveau" pour la Belgique et d’une ampleur toute autre, notre pays possède déjà de l’expérience dans le démantèlement d’autres installations nucléaires, y compris ceux des anciens sites de FBFC International, Belgonucléaire, les réacteurs de recherche Thetis (UGent) et BR3 (SCK CEN), rappelle-t-on.

"Le combustible usé représente plus de 99% de l’inventaire radiologique d’une centrale nucléaire. Ainsi, à partir du moment où le réacteur est arrêté et où le combustible usé est retiré de la cuve et entreposé en piscine, le risque radiologique pour la zone environnante diminue considérablement. La deuxième diminution significative du risque intervient lors du démantèlement à proprement parler, lors de l’évacuation des matériaux hautement radioactifs, comme les composants internes de la cuve du réacteur", explique encore l’AFCN.

Une période transitoire appelée "phase post-opérationnelle" est prévue entre l’arrêt de l’installation et la publication de l’autorisation de démantèlement. Cette phase devrait durer environ quatre ans pour Tihange 2.

La phase de démantèlement, sur la base de projets similaires à l’étranger, devrait quant à elle durer environ 15 ans. Après le démantèlement des différents réacteurs du site de Tihange, l’AFCN vérifiera si le terrain est totalement exempt de toute contamination radioactive afin qu’il puisse être libéré et éventuellement utilisé à d’autres fins. Le démantèlement et le déclassement de Tihange 2 devraient représenter un coût d’environ un milliard d’euros, provenant des provisions nucléaires constituées par l’exploitant Engie Electrabel. Un montant total de 6,3 milliards d’euros est prévu pour le démantèlement des sept réacteurs de Doel et de Tihange.

Sur le même sujet : JT du 31/01/2023

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