Les choix des consommateurs restent influencés par des préjugés persistants, soulignent les auteurs. "La perception est que l'eau en bouteille est l'option la plus saine", explique Zeineb Bouhlel, autrice principale de l'étude. "Mais nous avons démontré que ce n'est pas nécessairement le cas et que les gens paient l'eau en bouteille beaucoup plus cher, de 150 à 1000 fois plus que pour un litre d'eau du robinet", ajoute la chercheuse l'institut pour l'Eau, l'Environnement et la Santé au sein de l'Université des Nations unies, basée à Hamilton au Canada.
Des polluants auraient été trouvés dans des centaines de marques d'eau en bouteille dans plus de 40 pays, dépassant souvent les normes locales ou mondiales.
Le rapport alerte également sur le manque de réglementation encadrant l'industrie de l'eau en bouteille. Il met en avant l'incapacité des gouvernements à suivre l'expansion galopante de ce secteur. "Le prélèvement incontrôlé d'eau souterraine pour la mise en bouteille" pourrait, à terme, conduire à l'épuisement ou à la diminution drastique des nappes phréatiques, déplorent les auteurs.
Deux milliards de personnes n'ont toujours pas accès à une eau potable de qualité, rappelle l'un d'eux, Vladimir Smakhtin. Quelques progrès ont cependant été réalisés, soutient l'étude. En 2020, 74% de la population mondiale avait accès à une eau de robinet saine contre 62% vingt ans plus tôt.