Au creux de l’hiver, Axelle Thiry vous propose une émission spéciale sur la neige. Maxence Fermine a écrit un petit livre, une merveille miniature, qui s’intitule Neige :
La neige est un poème. Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers. Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu. Il porte un nom. Un nom d’une blancheur éclatante. Neige.
Stravinsky et l’air frais inspirant de la neige
Igor Stravinsky a 27 ans quand il part quelques jours se ressourcer dans les forêts de bouleaux et l’air frais de la neige. Il aime ces paysages d’une beauté troublante. Il se sent à l’aube d’une période de fièvre créatrice. Il se souvient d’une conversation un peu vague avec Serge de Diaghilev au sujet d’un ballet qui serait inspiré de la légende de L’Oiseau de feu. L’histoire l’a conquis. Elle est belle : "Ivan Tsarevitch voit un jour un oiseau merveilleux, tout d’or et de flammes ; il le poursuit sans pouvoir s’en emparer, et il ne réussit qu’à lui arracher une de ses plumes scintillantes…." Stravinsky a déjà entamé le travail de composition quand il reçoit le télégramme de Serge de Diaghilev pour lui confirmer la commande. L’idée est de donner L’Oiseau de feu à Paris au printemps 1910…
Le Perce-neige de Tchaïkovski
Tchaïkovski compose son œuvre intitulée Les Saisons à la demande de Nikolaï Bernard, l’éditeur d’un magazine musical mensuel de Saint-Pétersbourg, le Nouvelliste. Il publie des partitions en guise de supplément. On demande à Tchaïkovski de composer un morceau chaque mois pour le magazine. Selon les mémoires de Nikolaï Kachkine, Tchaïkovski trouvait la tâche simple et insignifiante et il demandait à son domestique de la lui rappeler au début de chaque mois. Voici la partition composée pour le magazine du mois d’avril. Elle s’intitule Perce-neige et elle est accompagnée de ce texte :
Tout bleu, tout pur, le perce-neige.
Autour, finement ajourée, la dernière neige.
Dernières larmes sur les peines passées
Et premiers rêves d’une autre félicité.