Deux comédiennes sont sur scène. Cheveux blancs, rides et peau tombante masquent la trentaine de Julie Duroisin et Julie Lenain. Le public est nez à nez avec deux vieilles femmes. Chacune sur une chaise, dans un espace vide, elle s’expose comme dans un musée.
La nostalgie des blattes, texte du dramaturge français Pierre Notte, nous plonge dans une dystopie hygiéniste, post-guerre atomique. Dans ce futur, tout est contrôlé et tout ce qui est considéré comme une nuisance est interdit : plus de cigarettes, plus de sucre, mais plus d’insectes non plus, ni de rats. Les brigades sanitaires veillent au respect des règles d’hygiène. Ces deux femmes subsistent, leurs rides se font symbole de résistance, mais aussi la trace du monde d’avant.
Dans un monde où l’on n’accepte pas de vieillir alors que c’est inéluctable, comment fait-on pour ne pas oublier que ce sont les failles et les faiblesses des êtres humains, celles qui s’inscrivent sur le visage, celles qui marquent la peau du passage du temps qui donnent à voir l’authenticité de notre espèce ?
Hélène Theunissen, metteuse en scène
Leur corps vieilli et authentique, sans aucune intervention de chirurgie esthétique attire les curieux. Seulement ce jour-là, personne ne vient… Seules, leur dialogue d’abord tendu, jugeant débordant de répliques cinglantes glisse peu à peu vers la bienveillance. Elles nous parlent de l’essentiel : l’amour, la solitude, et la mort.
Du 02 au 12 février 2023
Théâtre la Valette
11, Rue Basse – 1460 Ittre