Emmené par un Louis de Funès virevoltant, débordant d’énergie, plus que jamais à sa place dans le rôle de ce directeur de chantier naval odieux et grimaçant à souhait, "Le Petit baigneur" vaut la peine d’être vu et revu et rerevu pour ses gags non-stop. Tout est prétexte à rire. Et tout est fait pour rire. Ce "Petit baigneur" est un concentré d’humour avec son comique de caractère, à l’image de Fourchaume qui cumule tous les défauts humains, de l’hypocrisie aux mensonges en passant par la mauvaise foi. Ce "Petit baigneur" coule sous le comique de gestes, comme les grimaces des uns et des autres. Sans oublier tous ces gags physiques, à l’ancienne, à la Charlie Chaplin, comme quand Fourchaume détruit le Petit baigneur à coups de pelle (toujours elle). Ce "Petit baigneur" flotte tranquillement sur le comique de l’absurde, du nonsense à l’anglaise, comme quand Fourchaume tente de tirer un tracteur avec sa Jaguar Type E et que celle-ci s’allonge. Et puis, ce "Petit baigneur" laisse aussi le temps aux gags de prendre leur temps, de s’installer, comme le discours chaotique du prêtre (un autre Castagnier), entre sa chaire qui tombe en ruine et le larsen de son micro. En fait, tous ces délires, nous les devons à un homme, parfois, un peu, souvent, toujours oublié quand il faut citer les grands noms de la Comédie made in France : Robert Dhéry.