Les sirènes d’alarme municipales et les cloches des églises de Varsovie ont retenti mercredi à midi dans la capitale polonaise pour marquer le début des commémorations du 80e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie anéanti par les nazis allemands.
La révolte, qui a éclaté le 19 avril 1943, fut le plus grand et le plus connu fait de la résistance urbaine juive contre les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, lors duquel plusieurs centaines de combattants juifs attaquèrent les nazis pour mourir l’arme à la main plutôt que dans un camp d’extermination.
Les présidents israélien Isaac Herzog et allemand Frank-Walter Steinmeier, accompagnés de leur homologue polonais Andrzej Duda, sont apparus ensemble devant le monument aux Héros du ghetto, en face du musée Polin de l’histoire des Juifs de Pologne, situés sur le site de nombreux affrontements durant le soulèvement.
Le président allemand est le premier chef d’Etat de ce pays à prendre la parole en ce lieu.
Dans l’après-midi, les trois présidents doivent se rendre ensemble dans une synagogue à Varsovie.
Dans toute la ville, à l’instar des années passées, plus de trois mille volontaires ont commencé à distribuer des jonquilles en papier que les gens accrochent à leurs vestes et manteaux, en souvenir de Marek Edelman, le dernier commandant du soulèvement juif, décédé en 2009, qui avait l’habitude de marquer chaque anniversaire de l’insurrection en déposant en solitaire un bouquet de ces fleurs jaunes au pied du mémorial aux Héros du ghetto.
Par la couleur et la forme, les jonquilles rappellent l’étoile jaune dont le port était imposé aux Juifs par les nazis.
Des tracts rappelant brièvement l’histoire du soulèvement, en polonais, ukrainien et anglais, ont accompagné les jonquilles. Cette année, la tradition s’est répandue à d’autres villes du pays.