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La Pologne commémore le 80e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie

Le président polonais Andrzej Duda et le président israélien Isaac Herzog à Varsovie, le 19 avril 2023

© Wojtek RADWANSKI

Par AFP édité par A.P.

Les sirènes d’alarme municipales et les cloches des églises de Varsovie ont retenti mercredi à midi dans la capitale polonaise pour marquer le début des commémorations du 80e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie anéanti par les nazis allemands.

La révolte, qui a éclaté le 19 avril 1943, fut le plus grand et le plus connu fait de la résistance urbaine juive contre les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, lors duquel plusieurs centaines de combattants juifs attaquèrent les nazis pour mourir l’arme à la main plutôt que dans un camp d’extermination.

Les présidents israélien Isaac Herzog et allemand Frank-Walter Steinmeier, accompagnés de leur homologue polonais Andrzej Duda, sont apparus ensemble devant le monument aux Héros du ghetto, en face du musée Polin de l’histoire des Juifs de Pologne, situés sur le site de nombreux affrontements durant le soulèvement.

Le président allemand est le premier chef d’Etat de ce pays à prendre la parole en ce lieu.

Dans l’après-midi, les trois présidents doivent se rendre ensemble dans une synagogue à Varsovie.

Dans toute la ville, à l’instar des années passées, plus de trois mille volontaires ont commencé à distribuer des jonquilles en papier que les gens accrochent à leurs vestes et manteaux, en souvenir de Marek Edelman, le dernier commandant du soulèvement juif, décédé en 2009, qui avait l’habitude de marquer chaque anniversaire de l’insurrection en déposant en solitaire un bouquet de ces fleurs jaunes au pied du mémorial aux Héros du ghetto.

Par la couleur et la forme, les jonquilles rappellent l’étoile jaune dont le port était imposé aux Juifs par les nazis.

Des tracts rappelant brièvement l’histoire du soulèvement, en polonais, ukrainien et anglais, ont accompagné les jonquilles. Cette année, la tradition s’est répandue à d’autres villes du pays.

450.000 Juifs

"Nous comptons distribuer ensemble 450.000 fleurs en papier. Ce nombre symbolise celui de femmes et d’hommes juifs enfermés dans le ghetto de Varsovie au moment de la plus grande surpopulation, au printemps 1941", expliquait aux journalistes Zofia Bojanczyk, coordinatrice du projet "Jonquilles".

Un an après avoir envahi la Pologne en 1939, les nazis ont délimité une zone dans Varsovie pour entasser sur trois kilomètres carrés près d’un demi-million de Juifs, afin de les exterminer par la faim et les maladies, et en déporter plus de 300.000 vers des chambres à gaz du camp de la mort de Treblinka, à 80 kilomètres à l’est de la capitale.

Le ghetto de Varsovie fut le plus important de tous les ghettos durant la Seconde Guerre mondiale.

Au moment du déclenchement de l’insurrection par quelques centaines de combattants juifs, environ 50.000 civils se cachaient encore dans des caves et bunkers du ghetto.

Sept mille personnes environ ont été tuées pendant les combats alors que six mille autres sont mortes à la suite des incendies déclenchés méthodiquement par les nazis à travers tout le quartier, devenu aussitôt un champ de ruines. Les survivants ont été envoyés vers des camps.

Sur le même sujet : Images d'agence AFP (19/04/2023)

La Pologne commémore le 80e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie (AFP - 19/04/2023)

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