Comment expliquer cette chute ? Le coût de la vie a fortement augmenté en Chine, tout comme celui de l’éducation d’un enfant. Le niveau d’études plus élevé des femmes repousse également les grossesses. "Il y a aussi l’habitude désormais d’avoir des petites familles, en raison de la politique de l’enfant unique en vigueur pendant des décennies", déclare à l’AFP Xiujian Peng, chercheuse spécialiste de la démographie chinoise à l’Université du Victoria (Australie).
L’envie d’avoir un enfant est également moins forte chez les jeunes générations. Le démographe indépendant He Yafu pointe aussi auprès de l’AFP "la baisse du nombre de femmes en âge de procréer, qui a diminué de cinq millions par an entre 2016 et 2021".
En 2019, l’ONU pensait encore que la Chine n’atteindrait son pic de population qu’en 2031-2032. Mais depuis, le taux de fécondité s’est écroulé à 1,15 enfant par femme en 2021, loin derrière le seuil de renouvellement des générations (2,1). En France, il était de 1,8 en 2020.
"Le déclin et le vieillissement de la population […] auront un impact profond sur l’économie chinoise, d’aujourd’hui à 2100", prévient Xiujian Peng. "La baisse de la population active est synonyme de coût du travail plus élevé" et cela "affectera la compétitivité de la Chine sur le marché mondial", souligne-t-elle.
Selon les projections de son équipe, sans réforme du système de retraite, le paiement des pensions pourrait représenter 20% du PIB en 2100 – contre 4% en 2020. "La pression sur les actifs pour assurer les soins des personnes âgées sera croissante", avertit He Yafu.