La province de Hainaut lutte contre les inondations

Les habitants de Soignies profitent d’une balade autour de l’étang de la Cafenière. Cet étang, alimenté par un cours d’eau a régulièrement débordé ces dernières années provoquant des inondations dans le centre de la commune. L’urbanisation de la ville et les effets du réchauffement climatique ont poussé la province du Hainaut à agir. Elle a construit, en amont de l’étang, une zone d’immersion temporaire. Un petit barrage, contrôlé par un capteur électronique, a été installé pour réguler le débit. Il est capable de retenir jusqu’à 32.000 mètres cubes d’eau en cas d’épisodes de pluies intenses.

Mais avant, "il a fallu réaliser des études sur la topographie des lieux et le comportement du cours d’eau problématique" nous explique Mandy Estievenart, cheffe de division technique de la cellule Naqia. Dans le cas de Soignies, "le cours d’eau passe sous la ville, mais la ville s’est étendue et s’est imperméabilisée, le passage du cours d’eau n’est plus adapté à la situation actuelle" c’est pourquoi il a fallu agir.

La province a investi 350.000 euros de budget. Après 6 mois de travaux, l’ouvrage est opérationnel à l’été 2021. A peine terminé, il a joué son rôle quand l’épisode de pluies exceptionnelles a frappé le Pays. On se souvient alors des images de la ville de Liège sous les eaux.

Depuis la naissance de Naqia, la campagne de reconnaissance des cours d’eau a permis de mettre en place une vingtaine d’ouvrages et presque autant sont en phase d’études.

Les 10 ans de la cellule permettent d’avoir un certain recul car ces ouvrages il faut les entretenir régulièrement et aussi les faire évoluer en permanence pour s’adapter à des épisodes climatiques de plus en plus intenses.

Pour Benjamin Lenglet, directeur du bureau d’études Hainaut ingénierie Technique, il y a eu une véritable prise de conscience de la Province : "après les inondations de 2005, 2008, les autorités se sont mises autour de la table pour prendre ce problème à bras-le-corps et y consacrer le temps, les moyens humains et financiers nécessaires". En 13 ans, le Hainaut a investi 55 millions d’euros pour protéger les riverains des inondations.

Mais, selon lui, la gestion des cours d’eau à elle seule ne suffit pas pour limiter les inondations à venir. "Les problèmes comme à Liège se répéteront parce que le changement climatique est là et qu’on ne saura pas faire face à tout avec les ouvrages construits", prévient-il.

Les zones d’immersion ne sont pas une solution miracle, "c’est un ensemble de mesures de protection qu’il faut mettre en place, des mesures individuelles, des protections comme les retenues d’eau, cela peut-être aussi des améliorations de cours d’eau comme des agrandissements des remises à gabarit…"