Comment se déroule l'intervention par radiologie interventionnelle pour les fibromes utérins?
Une patiente embolisée est opérée sous anesthésie locale et va rester une nuit en observation car elle peut avoir des douleurs abdominales, soulagées par la prescription d'antalgiques. La patiente a ensuite un arrêt de travail de 8 jours. Après ça, elle pourra rapidement retrouver une vie normale à tous les niveaux: sexuel, personnel, sportif, professionnel. C'est beaucoup moins invasif que l'hystérectomie, qui nécessite un séjour à l'hôpital plus long, un arrêt de travail d'un mois...
Quelles sont les éventuelles contre-indications?
On déconseille la radiologie interventionnelle en cas de fibromes sous-séreux, c'est-à-dire ceux qui se développent à l'extérieur de l'utérus. Chez les femmes jeunes qui ont un désir de grossesse, on va également éviter de toucher à la cavité utérine. Dans ce cas, on recommande la myomectomie en première intention. Or seul un quart des patientes bénéficient de la chirurgie par myomectomie, les trois quarts restants étant traitées par ablation de l'utérus. C'est là que l'embolisation est intéressante car elle se pose en alternative à l'hystérectomie.
Comment la radiologie interventionnelle contribue-t-elle à améliorer le quotidien des femmes atteintes de fibromes utérins?
Elle permet tout d'abord de conserver l'intégralité corporelle de la patiente puisque l'utérus reste intact. Je dirais aussi que l'absence de cicatrice renforce la confiance en soi. Mais les bienfaits ne sont pas uniquement sur le plan psychologique. L'amélioration de la vie sexuelle grâce au traitement des douleurs pelviennes est aussi un aspect important, mais dont on parle moins.
Y a-t-il d'autres pathologies gynécologiques qui peuvent être traitées efficacement grâce à la radiologie interventionnelle?
Il y a les varices pelviennes, qui provoquent des douleurs pendant les règles, après un rapport sexuel ou durant l'effort physique. L'intervention n'est pas la même que pour les fibromes. On passe par une veine de la jambe ou du bras et on peut pratiquer l'intervention en ambulatoire, c'est-à-dire que la patiente peut rentrer chez elle après l'intervention. Elle pourra aussi très vite retourner au travail, à condition que sa profession ne nécessite pas d'efforts physiques trop intenses. La seule restriction est d'éviter le sport pendant trois semaines.
Il n'existe pas d'alternative chirurgicale pour cette maladie, qui reste peu connue, notamment parce que l'idée selon laquelle il est "normal" d'avoir mal au ventre pendant les règles est malheureusement encore trop ancrée dans les esprits. Certaines femmes voient leurs douleurs comme une fatalité. Je pense qu'il est important de changer le regard sur ce sujet et de montrer qu'il existe des solutions. La radiologie interventionnelle est l'une d'entre elles.