"Même si c’est violent, même si c’est dur, ce n’est pas grave. On va tout dire, comme ça on va libérer la parole", explique Romy Trajman. À 23 ans, la jeune femme se sentait un peu coincée dans sa vie. Un malaise inexpliqué qu’elle a eu envie de comprendre. Elle porte un poids familial très lourd sans trop savoir pourquoi. Un jour, elle décide d’aller de l’avant. Avec son amie Anaïs qui filme la scène, la jeune Romy rend visite à son père, à Bruxelles, avec qui elle n’a plus beaucoup de contacts.
Ces retrouvailles filmées constituent une forme de libération pour la jeune femme. Elle veut aller plus loin et décide de mener une enquête approfondie dans sa propre famille. La jeune réalisatrice veut en savoir davantage sur les raisons du divorce de ses parents. "Mon envie était d’aller au bout de mes questionnements pour ne pas reproduire certains silences et non-dits", précise-t-elle.
En matière de silences et de non-dits, Romy est servie. Au fil des tournages et des rencontres avec ses proches, les blessures transgénérationnelles du passé resurgissent. Sans filtre, sans y être vraiment préparée, la jeune femme se prend les secrets de famille en pleine figure.
C’est violent et libérateur à la fois : "J’ai l’impression d’avoir divorcé des souffrances du divorce de mes parents. J’ai été délestée d’un passé." Les liens familiaux se sont resserrés. Romy éprouve de la gratitude envers ses parents car ils ont compris la nécessité pour leur fille de réaliser ce long-métrage : "Ils se sont abandonnés au film. Il n’aurait jamais pu se faire sans eux. C’est pour moi c’est le plus bel acte d’amour qu’ils aient pu m’offrir." Le film de Romy Trajman s’intitule "Le divorce de mes marrants". Il est sorti en 2022. Vous pouvez le voir ici.