L’agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, dénonce le projet britannique de durcissement du droit d’asile comme contraire au droit international et créant un système "injuste et à double vitesse".
Ce projet de loi, en cours d’examen au Parlement, "pénalisera la plupart des réfugiés qui demandent l’asile dans le pays avec des sanctions abusives et injustifiées", a martelé dans un communiqué le HCR, dénonçant "un modèle qui viole les règles et pratiques internationales en matière de protection des réfugiés".
Le texte marque un durcissement promis dans le cadre du Brexit. Il prévoit notamment d’augmenter à 4 ans, contre 6 mois actuellement, la peine de prison encourue par ceux qui cherchent à entrer illégalement dans le pays, mais aussi de transférer la plupart de ces migrants vers un pays tiers, ne leur octroyant qu’un "statut temporaire (de réfugié) assorti de moins de droits" si cela s’avère impossible.
"Ceux qui arrivent de manière irrégulière seront stigmatisés comme indésirables, maintenus dans un statut précaire pendant dix ans et privés d’accès aux fonds publics", a dénoncé Rossella Pagliuchi-Lor, représentante du HCR au Royaume-Uni, qui devait s’exprimer jeudi devant une commission parlementaire.
"Cette différenciation de traitement n’a aucun fondement en droit international", a-t-elle ajouté.
Le HCR s’est aussi insurgé contre le fait que les réfugiés devraient demander l’asile dans le "premier pays sûr" où ils arrivent : une exigence "irréalisable", qui "ne figure pas dans la Convention de 1951 sur les réfugiés" et "porterait atteinte aux principes humanitaires".