Sollicité par un groupe de locataires et par l’association Transparencia, le cabinet d’avocats WATT Legal, spécialisé en actions collectives financières et économiques, a annoncé mercredi qu’il mettrait en demeure, d’ici la fin de la semaine, la Région de Bruxelles-Capitale de rendre accessible l’allocation-loyer, prévue depuis 2013 pour pallier le manque de logements sociaux. En l’absence de réponse, il prévoit d’intenter dans trois à quatre semaines, astreintes à la clé, une action en référé devant le tribunal de première instance de Bruxelles au nom d’un collectif représentatif à constituer.
"Il y a environ 12.000 ménages en attente d’un logement social qui, depuis 2013, auraient dû bénéficier d’une allocation-loyer pour les aider à se loger dans le privé", a souligné Me Laurent Arnauts, du cabinet WATT Legal. "Des dizaines de millions d’euros sont prévus pour cette allocation mais dorment sur les comptes du gouvernement bruxellois." Environ 30 millions d’euros sont ainsi inscrits chaque année au budget régional.
Instituée par l’arrêté du gouvernement bruxellois du 21 juin 2012, en vue d’une entrée en vigueur en 2013, l’allocation a été fixée au départ à 100 euros mensuels par famille, auxquels s’ajoutent 10 euros par enfant jusqu’à un maximum de 50 euros en supplément.
En huit ans, seuls quelque 400 ménages sont parvenus à compléter la procédure initiale et à obtenir l’allocation. La Région a réduit les exigences administratives avec une réforme complète du système. Depuis le 1er octobre 2021, la procédure a été simplifiée. Les montants de cette allocation ont aussi été revus à la hausse et près de 14.000 ménages ont déjà introduit une demande. "Sur ces 14.000, environ 11.500 seraient recevables", indique le cabinet de la secrétaire d’état en charge du logement, la PS Nawal Ben Hamou. "Nous sommes actuellement en train de vérifier les données de chacun de ces dossiers. Les paiements des allocations-loyer vont suivre. Ils auraient dû commencer au 1er janvier de cette année, mais ils ont pris du retard suite à de gros soucis informatiques dus aux nouvelles normes sur la protection de la vie privée. On en est désolé. Mais on garantit que chaque ménage qui a fait sa demande via le nouveau système (et dont la demande a été acceptée) recevra l’ensemble des allocations dans les mois qui viennent, de manière rétroactive. On table sur septembre, au plus tard, pour que tout soit réglé".