Retour aux sources
© Getty Images
Il est fréquent que la reine Mathilde voyage avec sa fille, Élisabeth, duchesse de Brabant. On se souviendra de leur visite de travail au Kenya en 2019, dans le cadre de l’Unicef.
Du 14 au 16 mars prochains, mère et fille se rendront cette fois en Égypte pour une visite de travail plutôt culturelle et historique, leur façon de célébrer nombre d’anniversaires célébrés en 2022 et cette année : bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, centenaires de la découverte du tombeau de Toutankhamon et de sa visite par la Reine Elisabeth, 125e anniversaire de l’émergence de l’égyptologie belge et 75e anniversaire de la mort de l’égyptologue belge Jean Capart.
Mère et fille seront accompagnées et guidées par des égyptologues, des professeurs et des étudiants belges. Voici bien longtemps que la famille royale belge porte un intérêt évident à l’Égypte antique, l’un des vestibules d’honneur du palais de Bruxelles abrite d’ailleurs deux statues en granite représentant la déesse Sekhmet, datant d’entre 158 et 110 av. J.-C. Sekhmet, c’est la déesse à tête de lionne, pas sans rapport avec notre emblème national !
En Égypte, du Caire à Louxor, Mathilde et Élisabeth de Belgique suivront les traces de leur aïeule en parcourant divers sites historiques et archéologiques. Ainsi, elles découvriront les fouilles menées par Wouter Claes, de la KULeuven et les Musées royaux d’Art et d’Histoire à El Kab, l’antique Nekheb. Plusieurs tombes de hauts personnages y ont été découvertes…
À Louxor, le site de Cheikh Abd el-Gournah est fouillé par l’ULB et l’ULg. Mathilde et Élisabeth le découvriront en compagnie des professeurs Laurent Bavay et Dimitri Laboury. Dans cette nécropole, connue sous le nom de " Vallée des Nobles ", ce ne sont pas moins de 415 tombes de personnages importants qui sont répertoriées…
Le site de Deir el-Bersha fait l’objet d’une recherche internationale à laquelle la Belgique participe, avec la KULeuven, sous la direction des professeurs Harco Willems et Marleen De Meyer. De nombreuses tombes du Moyen Empire y ont été découvertes et sont toujours étudiées.
Les premiers à s’y être rendus au début des années 1890 sont des archéologues anglais, dont Howard Carter. Depuis lors, le site a été l’objet de nombreuses campagnes de fouilles ainsi que de nombreuses enquêtes, toujours en cours. Puisque Howard Carter vient d’être évoqué, la souveraine belge et la duchesse de Brabant se rendront évidemment dans la Vallée des Rois, pour y visiter la tombe de Toutankhamon, que l’épouse d’Albert Ier avait été dans les premières à découvrir en compagnie de l’archéologue anglais en 1922.
C’est à Héliopolis, aujourd’hui un quartier du Caire, au palais du baron Empain devenu, avec l’aide de la Belgique, un centre culturel international, qu’elles découvriront l’exposition " Queen Elizabeth ".
Cette visite royale et princière soulignera combien la Belgique est encore présente en Egypte, entre autres dans le domaine de l’archéologie, de l’histoire et de l’égyptologie. Souvenez-vous, en 2013, ce sont des Belges qui découvraient la pyramide d’un important ministre de Ramsès II…
Il n’est pas toujours nécessaire que des scientifiques se déplacent jusqu’en Égypte pour faire des découvertes ! Les remarquables collections égyptologiques des Musées royaux d’Art et d’Histoire, au parc du Cinquantenaire, sont une mine pour les chercheurs ! Ainsi, en 2021, le stomatologue des Cliniques universitaires Saint Luc, Raphaël Olszewski, a fait une découverte étonnante…
Avec l’égyptologue Caroline Tillieux, l’amateur d’histoire le docteur Jean-Philippe Hastir du service d’imagerie médicale de Saint Luc et le docteur Etienne Danse du service de radiologie, le professeur a analysé la mâchoire éditée en 3D de la momie d’Osirmose, vieille de 2700 ans : ils ont prouvé que l’homme avait bénéficié de chirurgie orale ! C’est la première fois que de telles constatations étaient faites.
Au-delà des scientifiques belges à l’œuvre en Égypte, il arrive fréquemment que des collaborations soient mises en place. Ainsi, en 2019, des archéologues de l’université de Jaén, en Espagne, ont mis au jour des vestiges inhabituels : une tombe où se trouvaient cinq momies de crocodiles ! Des archéologues de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ont eu l’occasion de les étudier.
Enfin, un exemple flagrant de l’intérêt porté par la société belge à l’Égypte, d’hier ou d’aujourd’hui : " Le Caire et les rives du Nil ", nom officiel de ce que l’on connait sous celui de " Panorama du Caire ", célèbre par ses " aventures ". Peinte par Emile Wauters en 1881, cette toile de 114 mètres de long sur 14 de haut, voyagera avant d’être offerte à l’État belge par le baron Cavens. Un pavillon oriental sera édifié dans le parc du Cinquantenaire pour l’installer et faire sensation à l’occasion de l’exposition universelle de 1897. Il finira par disparaître… jusqu’à ce qu’en 2020, un fragment revienne aux Musées royaux d’Art et d’Histoire.
Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement
À découvrir, l’exposition " Expéditions d’Égypte ", à partir du 31 mars 2023, au MRAH, à Bruxelles.
Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF
Il y a quelques semaines, la Princesse Elisabeth et la Reine Mathilde se sont rendues en Egypte pour une visite d’État....
La Princesse Elisabeth, accompagnée de la Reine Mathilde, a fait sensation lors de son premier déplacement officiel à...
