À l’origine, cette notion de 'rentrée' apparaît déjà fin du 19e siècle. En 1874, le poète et critique d’art français Stéphane Mallarmé en parle en tant que 'rentrée théâtrale' pour désigner au sens large, la rentrée culturelle. En septembre, de nouvelles pièces faisaient en effet leur apparition sur les planches.
L’apparition des récompenses littéraires comme le célèbre Goncourt en 1903, structure aussi davantage ce phénomène sur la rentrée théâtrale. Parler de lecture après avoir assisté à des représentations théâtrales n’est qu’une suite culturelle logique dans les salons mondains en France.
La médiatisation littéraire est donc en marche et les éditeurs comprennent peu à peu que les désignations de prix stimulent les ventes de livres. Ils en publient donc davantage en septembre et la notion de 'rentrée littéraire' s’impose naturellement dans la presse. Le terme se fige en 1975 grâce à Apostrophes selon Michel Dufranne, le magazine littéraire de Bernard Pivot qui rassemble un grand nombre de téléspectateurs dope encore les ventes en librairie.
Cet historique signifie que la 'rentrée littéraire' qui s’est progressivement installée dans l’univers du livre, reste purement francophone. Ailleurs dans le monde, la publication des romans s’étale assez équitablement sur toute l’année.