Comment représente-t-on la nature dans la peinture ? Quel rôle lui fait-on jouer sur les tableaux ? Anne Hustache, historienne de l’art, et l’invitée de Laurent Dehossey dans Un jour dans l’Histoire, pour évoquer l’évolution de la peinture paysagère à travers les siècles.
L’usage du mot "paysage" n’apparaît pas avant le 16e siècle. Avant cela, en Occident, la nature "statique" n’est pas représentée pour elle-même. On ne représente que des éléments actifs : des animaux, des êtres humains, mais jamais des plantes, des arbres, des rochers ou des montagnes sans y mettre des symboliques ou pour simplement servir de décor, de fond à l’action. En Egypte antique, par exemple, on représente des plantes à condition qu’elles aient des significations divines.
Durant le Moyen-Âge européen, le paysage est au service de la religion chrétienne, et les sujets importants sont bien les Saints, le Christ ou la Vierge. A la Renaissance, on passe d’un plan en deux dimensions à des peintures qui veulent rendre compte d’un plus grand réalisme, et la nature sert donc de perspective. C’est notamment le cas avec la Joconde de De Vinci, où les collines dans le fond du portrait ont des nuances différentes, pour bien signifier la profondeur du panorama.