Début 2023, deux bateaux ont accosté à La Réunion avec chacun à leur bord une centaine de Sri Lankais dont plus de la moitié a été reconduite à la frontière. Les autres se lancent dans le difficile parcours de la demande d’asile sur un territoire français qui tente de s’adapter. Alors que le centre d’hébergement d’urgence est saturé, des associations locales se mobilisent pour aider ces migrants en détresse. Transversales nous invite à la Réunion pour découvrir le reportage de Lola Fourmy.
Depuis 2018, environ 500 Sri Lankais sont arrivés à La Réunion à bord de bateaux de pêche après un périple de 4000 kilomètres et de plus d’un mois pour traverser l’Océan Indien. Jusqu’ici, seules 34 ont obtenu l’asile. C'est une route migratoire dont on ne parle que très peu avec des départs motivés pour des raisons politiques, économiques, sociales aussi car le Sri Lanka traverse depuis l’an dernier une crise économique majeure.
Les migrants sont d’abord placés en zone d’attente, à l’aéroport ou dans d’autres structures temporaires. Ceux qui sont autorisés à déposer une demande d’asile sont pris en charge par l’UDA, un centre d’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile.
Manon Heribert-Laubriat, directrice du pôle lutte contre les exclusions de la Croix-Rouge française à La Réunion : "L’Escale prend en charge actuellement 157 demandeurs d’asile. Nous sommes complètement saturés. On a 157 places autorisées, or il y a réellement 165 personnes ici. Notre mission stipule que notre aide est limitée aux capacités autorisées. Théoriquement, on n’a pas la mission de prendre en charge les nouveaux arrivants. Ces personnes sont donc sans solutions d’accompagnement car nous sommes le seul dispositif national d’asile sur le territoire de La Réunion. Nous demandons la création de nouvelles structures".