Et si l’un des problèmes que rencontre actuellement la Justice belge était la scission de l’arrondissement judiciaire Bruxelles Halle Vilvorde ? Et si la répartition des compétences n’était pas efficace ? La presse (néerlandophone) est saisie ce matin d’une interrogation fondamentale.
Premier constat. A Anvers, la violence liée au trafic de drogue gagne progressivement le centre-ville. Depuis le début de l’année, 17 incidents liés à ce trafic ont été répertoriés. Il s’agit de faits assez lourds (14 explosions, 2 fusillades, 1 enlèvement.) Le dernier en date s’est produit ce week-end, dans la nuit de samedi à dimanche, à quelques centaines de mètre de la gare d'Anvers-Central.
Visés par l’explosion, les proches d’un suspect qui doit comparaître devant la Justice.
Est-ce le signe que les malfrats commencent à craindre les révélations obtenues par des enquêteurs via le système Sky ECC ? Faut-il voir dans cette explosion de violence le signe que "le milieu" s’inquiète de ce que savent les autorités ?
Attention, prévient De Morgen, à ne pas faire preuve ici d’optimisme naïf ou mal placé.
Dans la presse, un second constat porte sur "la loi sur les repentis." Pour le ministre de la Justice, le texte doit être adapté afin d’être rendu plus efficace. En ce sens, un projet de loi va être soumis afin de modifier le Code d’instruction criminelle. L’Avenir qui en fait sa Une explique que l’un des buts de la nouvelle loi sera d’aménager une phase de négociation plus approfondie avant de boucler l’accord entre repenti et procureur. Cela devrait permettre aux autorités de mieux évaluer la valeur des informations fournies par le repenti.
Enfin, et c’est le troisième constat ce matin, porté lui par De Standaard, la presse revient sur la scission de l’arrondissement judiciaire de Bruxelles Halle Vilvoorde.
A plusieurs reprises, des auteurs de faits de violence ont utilisé la législation linguistique en vue de ralentir leur procès. Au final, passant d’un arrondissement judiciaire à l’autre, ils ont bénéficié d'une peine relativement plus légère, voir ont obtenu l’annulation de leur procès au terme d’un délai déraisonnable.
La question est donc posée par le quotidien : "et si, au moment de scinder l’arrondissement judiciaire de BHV, on avait pris la mauvaise option ?" S’ensuit une réflexion plus longue sur la répartition des compétences (pour lutter contre le Corona, la dispersion des compétences n’a pas rendu la prise de décision très efficace. Quand il s’agit de prendre part à une négociation internationale, la séparation des intérêts entre plusieurs ministres rend la position belge inconfortable, par exemple, pour le Green Deal européen, la Belgique n’a pas été en mesure de prendre part au vote.)
En somme, n’est-il pas temps de renégocier une réforme de l’Etat en vue de rendre la Belgique plus efficace (et donc, en envisageant peut-être de refédéraliser certains thèmes ?) "Pas question de s’enfermer dans des châteaux pendant des mois pour négocier jusqu’à pas d’heure" disait le Tijd. Il a raison, admet le Standaard. Mais si, en vue des élections 2024, cette question était posée de manière adulte, ce ne serait pas inutile.
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