Violences liées au milieu de la drogue à Anvers : un restaurant endommagé après une attaque
Flandre
Des inconnus ont attaqué dans la nuit de dimanche à lundi un restaurant situé sur la Turnhoutsebaan à Borgerhout, un...
Les faits se sont déroulés lundi soir, mais ils font encore la une des journaux ce mercredi. Une fillette de 11 ans a perdu la vie, tuée par une balle, lors d’une fusillade visant son domicile. Sa famille est connue, et liée au milieu de la drogue. Chaque semaine ou presque, à Anvers, il y a des fusillades, des jets de grenades. Avec cette escalade récente, qui a coûté la vie à un enfant, une innocente.
Et la presse s’interroge : comment lutter contre ce trafic ? Est-ce que déployer plus de moyens, sortir l’artillerie lourde contre les trafiquants, comme le réclame le bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever, permettrait de mettre un terme à ces violences ? "Non", répond le criminologue Steven Debbaut de la VUB dans De Morgen. Pour lui, c’est clair, mettre la pression sur les milieux de la drogue n’a jamais permis d’éradiquer le trafic. Il y a trop d’argent en jeu. Trop de monde qui est prêt à prendre la relève. Ce qu’on peut obtenir, au mieux, c’est qu’il disparaisse à l’échelle d’une ville ou d’un pays, mais pour se déplacer ailleurs.
Quid de la responsabilité des consommateurs de drogue ? Et celle du port d’Anvers ?
Est-ce qu’il ne faudrait pas cibler les consommateurs de drogue ? Leur faire prendre conscience que leur usage, parfois récréatif, est directement lié à la violence, comme le suggère De Tijd ?
Ce serait naïf tempère Het Nieuwsblad. Ce n’est pas en désignant les consommateurs de coke comme responsables qu’on résoudra le problème. Anvers est une plaque tournante pour l’ensemble de l’Europe. Seul le contrôle de chaque conteneur déchargé au port d’Anvers serait efficace.
L’Echo estime qu'"il faut aussi regarder du côté de la responsabilité du port d’Anvers. Le trafic de marchandises y a été multiplié par 3,5 en vingt ans. Un développement qui a fait une partie de la fortune de la Flandre, mais au détriment de la quantité et de la qualité des contrôles des conteneurs, qui prennent beaucoup de temps – donc de l’argent." Les multiplier étranglerait l’économie flamande.
Concernant ce qui s’est passé à Merksem, "il n’y a pas de solutions simples", dit encore Het Nieuwsblad. C’est la conséquence d’une histoire internationale très complexe. Elle commence avec des agriculteurs de l’autre côté de l’océan qui survivent en cultivant de la coca. Elle se termine avec des barons de la drogue connus et recherchés qui se réfugient dans un appartement de luxe à Dubaï pour dépenser l’argent de leur trafic. C’est une histoire complexe où les solutions simplistes se sont avérées inutiles.
La presse au chevet d’Olivier Vandecasteele, le Belge emprisonné en Iran
40 ans de prison et 74 coups de fouet, c’est la peine, glaçante, infligée à ce travailleur humanitaire belge injustement condamné pour espionnage, contrebande et blanchiment d’argent. "Des charges délirantes", dit L’Avenir. Olivier Vandecasteele, est emprisonné depuis presque un an maintenant, en isolement, et son état de santé se dégrade.
La diplomatie belge se trouve bien démunie. Comme la diplomatie française d’ailleurs, dont 7 ressortissants subissent le même sort dans les geôles iraniennes. " En réalité, de diplomatie il n’est guère question dans le chef de l’Iran ; concernant les détentions arbitraires il s’agit d’un odieux chantage pour récupérer certains de ses ressortissants emprisonnés en Europe. Dans le cas d’Olivier Vandecasteele, l’Iran espère un échange avec un "diplomate" condamné pour terrorisme en Belgique."
Si les parlementaires belges étaient majoritairement d’accord pour un tel échange, une décision de la Cour constitutionnelle a finalement empêché l’opération.
Des détenus utilisés comme monnaie d’échange. Le stratagème est connu. "Bien souvent les démocraties occidentales plient devant ces manœuvres, dans le plus grand secret", lit-on dans La Libre. "Car elles sont placées devant un dilemme insoluble. Quelle est la priorité ? La vie d’un compatriote ou le respect de la Justice ?"
