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La revue de presse : De Verdun au travailleur immigré, l’Histoire se répète dans la presse

La revue de presse

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Par Nicolas Vandenschrick

C’est un constat partagé par plusieurs titres de presse, ce vendredi. L’Histoire se répète – et rarement dans ses instants les plus glorieux.

Premier signe, la bataille de Bakhmout, en Ukraine et l’impression tenace de revivre un "Verdun du 21e siècle." L’expression est celle d’un analyste militaire, Han Bouwmeester, cité, ce matin, par De Morgen. Le cliché de l’AFP en une du quotidien vient confirmer que, là-bas, c’est autour des tranchés que se joue le conflit.

Depuis cinq mois, les deux armées russes et ukrainiens s’affrontent autour d’un corridor de quelques kilomètres de long. La situation est à ce point tendue que De Morgen cite la rue que l’armée russe tente de prendre pour pénétrer dans la ville.

 

Pour tenter de comprendre en quoi cette zone est si importante, la Novaya Gazetta – ex-quotidien russe désormais basé en Europe, la Novaya Gazeta (quotidien censuré en Russie et désormais en Lettonie) envisage les différents scénarios qui s’ouvrent pour l’armée de Poutine. Dans cette région, explique le quotidien, la ville est le seul endroit sur la ligne de front où trois autoroutes se rejoignent. C’est donc une porte d’entrée pour la prochaine offensive russe.

Du reste, ce vendredi, The New York Times reprend la déclaration du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, suivant lequel "je pense que (l'offensive) a commencé." Des centaines de milliers de soldats russes sont massées en Ukraine. Un barrage de tir d’artillerie incessant frappe une douzaine d’objectifs stratégiques ukrainiens.

"Je m’appelle Ladislas Kambale Kombi"

Par ces mots, La Libre entame son édito sur la visite du pape François en République démocratique du Congo.

"Je m’appelle Ladislas Kombi, né à Eringeti en 2006. Je suis agriculteur et deuxième de ma famille.
Mon grand frère a été tué dans des circonstances que mes sœurs et moi ignorons. Mon père – lui – a été tué sous mes yeux.
"
Le jeune homme, pas encore 17 ans, poursuit par ce témoignage, le récit des exactions dont son père a été victime et auquel il a assisté.

"Ma mère a été kidnappée. Maman n’est jamais rentrée. Nous ne savons pas ce qu’ils ont fait d’elle."

Debout devant le pape, Ladislas raconte les atrocités endurées dans l’est du pays. Il dépose ensuite une machette au pied d’une grande croix. D’autres apporteront un marteau. Une lance, un couteau. Comme autant d’outils de torture. Cette rencontre a eu lieu le 1er février, à Kinshasa.
Elle nous force à porter le regard sur "ce peuple broyé par les violences, la corruption, dans un monde marqué par la globalisation de l’indifférence."
 

 

Le retour du "travailleur immigré"

"En France, il avait disparu depuis 4 décennies du vocabulaire politique. Le travailleur immigré est revenu, à la faveur des débats sur la pénurie de main-d’œuvre."

Pas de fausse naïveté. Ce travailleur immigré n’avait pas réellement disparu. C’est juste que depuis 40 ans, la France ne se demandait plus trop "qui travaille dans les restaurants, manie le marteau-piqueur, s’active en haut de l’échafaudage, ou vide les poubelles et livre les colis."
Comme en contraste, le silence observé jusqu’ici sur cette catégorie de travailleur met en lumière l’hypocrisie d’un certain patronat, et écrit Le Monde, la pusillanimité des responsables politique.

Que veut vraiment le nouveau projet de loi français qui ramène le travailleur immigré au-devant des débats ? Contrôler l’immigration, favoriser l’intégration ou alors faciliter l’expulsion des étrangers en situation illégale, tout en conservant, provisoirement, le travailleur immigré des secteurs en tension ?

Cette question mérite mieux que le jeu de rôle auquel se livre la classe politique française. C’est un large débat qu’il faut ouvrir, en exposant, à tous, la place de la France (ajoutons "de la Belgique") dans les flux mondiaux de population, l’état de nos relations avec les pays de départ, les besoins de l’économie, le potentiel de formation.

Et puisque la question nous occupe ce vendredi, ajoutons-y aussi pour cesser de revenir sans cesse en arrière, la question du respect dû à l’être humain, quel que soit son lieu de naissance.


 

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