En politique, offrir une réponse simple à un problème complexe s’avère souvent source de déception.
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En politique, offrir une réponse simple à un problème complexe s’avère souvent source de déception.
"Le coup de force" titre Le Soir. Ce 49.3, disposition constitutionnelle qui permet au gouvernement français d’adopter un texte sans avoir à le soumettre aux votes, a déclenché la colère, constate le quotidien, mais cela ne se fait pas sans mal. Le Figaro, ce matin, juge désormais l’exécutif français affaibli et isolé.
Pour le Soir, en commentaire, "en semant la brutalité, on récolte la colère." Certes, chez nos voisins, la culture du compromis n’est pas ce qui caractérise le dialogue social. La confrontation et le rapport de force dominent bien plus qu’ailleurs. Et par certains côtés, les Français, en certains domaines, s’apparentent à une bande de Gaulois réfractaires. Mais il n’y a pas que ça, estime Le Soir. "Ce débat met en lumière une relation au travail très dégradée. S’ils étaient plus heureux dans leur boulot, s’ils avaient le sentiment de pouvoir en vivre correctement, si les conditions de leur labeur n’étaient pas – pour partie d’entre eux – si pénible, sans doute n’auraient-ils pas vécu comme un sacrifice l’exigence de devoir travailler deux ans de plus."
N’en accusons pas les seuls français. Il y a peu, un chroniqueur du Financial Times, repris par le Courrier International jugeait que les Français avaient bien raison de s’opposer aux reculs de l’âge de la retraite à 64 ans. "Laissons-les faire la fête comme de vieux routards adolescents" écrivait-il.
Faisons plutôt, à la place, travailler les 10% les mieux payés jusqu’à 67 ans. Ce sont eux qui paient le plus de cotisations. Cela devrait contribuer à refinancer le système. Quant aux autres, laissons-les s’amuser tant qu’ils le peuvent encore.
Pour Libération, la faute en incombe au président de la République. "Voici qu’Emmanuel Macron a cassé tous les œufs qu’il avait au frigo mais n’a pas réussi à faire d’omelette." À venir, prophétise Libération : "durcissement des protestations. Rejet des institutions de la République. Et ouverture – à n’en point douter – d’une brèche populiste par laquelle l’extrême droite ne manquera de s’engouffrer."
Le quotidien français cite justement le candidat Macron en 2016 :
"Regardez ce qui vient de se passer quand on réforme en passant par le 49.3, qui est pourtant un article constitutionnel : les gens le prennent très mal ! "
Où est-il ce Macron – là ? Croit-il vraiment que les marchés attendent sa réforme ? Ne comprend-il pas que ce que l’économie déteste au plus haut point c’est l’instabilité ? De cette réforme mal acquise va naître une instabilité qui pèsera autant sur la France, sur les travailleurs que sur la démocratie, conclut Libération.
Ce B.B.B. (BoerBurgerBeweging, mouvement fermier citoyen) peut se lire comme la rencontre entre les plattelanders et les urbains en colère, constate De Standaard.
L’élection de ce parti qui défend les agriculteurs a été si soudaine, la victoire si nette qu’elle a donné lieu hier à ce titre "Kabbboem" De Telegraaf avec, en vert, les trois B du B.B.B.
Que nous apprend cette victoire d’un parti qui jusque-là ne comptait qu’un seul siège, se demande De Standaard.
D’abord, qu’il faut saluer cette obstination néerlandaise, à accorder leur confiance dès qu’un nouveau venu promet de mener la politique autrement.
En est-il capable ? Peu importe, le schéma se répète
De Gert Wilders à Thierry Baudet.
Ce qui est reconnaissable, aussi, dans le message entendu lors de ces élections au Conseil provincial, c’est ce refrain désabusé à l’égard de la politique. "Ils ne nous écoutent plus." Ils de La Haye à Anvers, de Bruxelles-fédéral à Bruxelles-l’européenne nous snobent et ne nous comprennent pas.
Et la difficulté technique d’arbitrer la balance entre le rejet d’azote, le maintien des exploitations et la sauvegarde de l’environnement ? Et la réalité française qu’à vouloir maintenir une retraite trop jeune, le système ne se financera pas tout seul, tout cela est bien vite balayé par la promesse de faire "la politique autrement".
Attention, alerte l’édito du Standaard, croire qu’en politique le bon sens suffit à régler des questions complexes, cette idée malheureusement est souvent source de déception.
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