La presse, ce matin, oscille entre COP27 et Coupe du monde. La proximité (temporelle) des deux évènements amène forcément les commentateurs à comparer les deux.
Les titres se font moqueurs : ouh, "le vilain petit Qatar" écrit ce samedi Libération en ouverture de son dossier consacré à ce "Mondial pointé du Doha."
Le Qatar, victime du regard orientaliste de l’Occident ?
Si ces critiques ont déjà été souvent entendues, elles s’accompagnent désormais de quelques gestes. Ainsi, The Guardian rapporte la décision de la BBC de ne pas rediffuser en directe la cérémonie d’ouverture mais de lui préférer une émission consacrée au Qatar.
Intéressant aussi, on lira dans la presse plusieurs points de vue divergents, comme celui, publié par Noon Post et traduit de l’arabe dans le Courrier International.
Personne ne semble se souvenir de l’organisation des JO d’hiver 2002, à Salt Lake City. Une édition pourtant, elle aussi, entourée de soupçon de corruption, peut-on lire. "Au lieu de s’interroger sur la façon dont un grand événement sportif international peut avoir un impact social et politique sur une société conservatrice comme celle du Qatar, on semble vouloir interdire aux pays musulmans la possibilité d’en organiser. En se portant candidat pour la Coupe du monde, le but du Qatar était de défier les stéréotypes liés aux sociétés arabes. Il voulait aussi se positionner comme membre légitime de la communauté internationale, tout en rappelant qu’il fait également partie de la communauté des pays arabes et musulmans."
The New York Times livre une colonne pour batailler sur l’un des arguments fréquemment entendu, à savoir l’absence (supposé) d’histoire footballistique au Qatar, et plus globalement, dans tout le moyen orient.
C’est oublié que l’histoire du foot arabe puise ses racines dans les colonisations françaises et britanniques. Le sport servait alors à s’assurer l’obéissance et la discipline des populations locales. Par la suite, les indépendances se sont souvent appuyées sur les stades – et sur la glorification des équipes nationales. Equipes dont les supporters, explique le quotidien se retrouveront encore au cœur des Printemps arabes, parfois sur les barricades (Place Tahrir au Caïre), parfois aux manœuvres pour organiser la contestation (les Ultras tunisiens ont structuré leur présence sur les réseaux sociaux.) Certains joueurs, au Bahrain par exemple, ont été écartés de l’équipe nationale pour avoir critiqué le pouvoir en place…
Certes, conclut ce professeur d’Histoire – engagé au Qatar – cette Coupe du Monde sera moins accessible aux Occidentaux. Sans doute car elle se tourne plus volontairement vers l’Asie, l’Afrique et le Moyen Orient.
Le Qatar, victime surtout de l’Equateur.
Les titres sont mordants : "L’argent ne fait pas le talent" (Le Soir) "Kater voor Qatar" (De Standaard) ou "Douche froide en plein désert" (Libération.)
La presse souligne l’image de ces supporters qataris quittant les tribunes à la mi-temps. Het Laatste Nieuws conclut : Début gênant. "La 'fête' a commencé" (Gazet Van Antwerpen.)