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La revue de presse : la démocratie israélienne mise à l’épreuve

La revue de presse

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Par Nicolas Vandenschrick via

En commentaire, la presse le constate. La réforme judiciaire a beau être suspendue ; en Israël, rien n’est résolu pour autant. Là-bas, la démocratie (via la séparation des pouvoirs) est désormais en danger.

"Israël s’enfonce dans le chaos", pour De Morgen, c’est une véritable mise à l’épreuve que subit en ce moment la démocratie israélienne. Chaque journal rapporte, ce matin, le report de cette réforme, annoncé hier soir par le Premier ministre Israélien, Netanyahou; mais De Standaard l’écrit aussi "si le Premier ministre plie, ce n’est qu’un tout petit peu. Et principalement pour gagner du temps." La réforme de la Cour Supreme sera bien au programme de la prochaine session parlementaire de la Knesset, soit à la mi-avril, après les vacances de Pessa'h (la Pâque juive).

L’Echo résume en quelques lignes les grands traits de cette réforme qui place la "démocratie israélienne sur le fil du rasoir." Entre autre modification, le quotidien rapporte la volonté d’octroyer au parlement le droit de s’opposer à une décision de la Cour, par un vote à la majorité simple ainsi que la possibilité laissée au gouvernement de prendre la main dans le processus de sélection des juges.

Bien plus qu’une "simple" réforme judiciaire, le processus en cours est véritablement de nature – écrit De Morgen – à mettre en danger la survie d’Israël en tant qu’Etat constitutionnel démocratique.
L’Avenir tente d’établir un parallèle entre la colère qui s’exprime contre le Président français Emmanuel Macron et celle qu’affronte le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Sur le fond, rien de commun, reconnaît le quotidien. Mais en termes de conséquence, les deux affrontent un risque d’embrassement social lié à leur politique.

On ajoutera bien que le Président français ne fait "que" adapter l’âge de la retraite là où le Premier ministre israélien touche, lui, à la structure de son Etat.

La Libre le souligne : pour mener à bien une telle réforme, il faut bien plus qu’une majorité simple au parlement. C’est un consensus apaisé au niveau national qu’il faudrait pour pouvoir réévaluer sereinement les relations entre les pouvoirs – si tant est qu’on juge cela nécessaire. Consensus d’autant plus essentiel que l’un des principaux promoteurs de la réforme, Benjamin Netanyahou est actuellement jugé pour fait de corruption. De fraude et d’abus de confiance.

Cet élément prend également une place importante dans les commentaires. En somme, la Presse s’interroge sur les raisons qui poussent le gouvernement israélien à agir en ce sens. Pour De Standaard, on croirait lire les lignes effrayantes d’un scénario dystopique. Comme si ce gouvernement avait en tête de mener son pays à la ruine. N’importe où, un homme, une femme politique tenterait de calmer le jeu. Pas Netanyahou, qui agit comme le suspect (qu’il est) dans une affaire de fraude. Quelqu’un donc, qui a tout intérêt à s’accrocher à son immunité et à affaiblir le poids de la Justice.
De Morgen enchaîne : au-delà de cette volonté d’éviter les poursuites, il y a plus. La Cour, par certaines décisions, a parfois joué un rôle de modératrice dans le pays. En partie en maintenant les politiques à l’égard des résidents palestiniens dans une certaine mesure. C’est donc aussi cette protection-là que le pouvoir en place voudrait faire sauter.

Cet avis-là n’est pas unanimement partagé. Pour Le Temps, en Suisse, c’est même le contraire tant il est regrettable que cette Cour – pièce centrale de la démocratie israélienne – ne joue pas ce rôle quand il s’agit de s’interroger sur l’occupation de la Palestine. "Les habitants d’Israël sont vent debout pour défendre la démocratie. Celle-ci, pourtant, s’arrête net au pied du mur de séparation qui emprisonne le pays qu’il occupe.

Et le Soir, cette fois, conclut :
"L’Etat de droit n’est pas négociable. Quand il s’agit d’avoir le soutien européen. Le respect du droit international, non plus, n’est pas négociable. Pas plus que le respect des droits humains dans les territoires palestiniens."

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