Sur l’affiche tenue par cette manifestante, à Cracovie (Pologne) un slogan "free the leopards". Comprenez, livrer des chars Léopard 2 à l’Ukraine. Tous les yeux, ajoute De Morgen, sont en ce moment, rivé sur l’Allemagne et plus précisément sur le chancelier Olaf Scholz.
Les chars Léopard 2, produits par l’Allemagne, sont réputés être en mesure d’avoir un impact majeur sur la guerre en Ukraine, à l’exemple des missiles Javelin américains. Problème, aux yeux de ces manifestants comme de Kiev, le contrat de vente du char allemand prévoit que les Etats-acheteurs ne sont pas autorisés à les revendre ou à les céder à un tiers.
Le gouvernement allemand se refuse toujours à livrer des armes offensives à l’Ukraine. Cela – dit-on à Berlin, reviendrait à franchir un pas de plus en direction de la cobelligérance. Cet argument-là, pourtant, De Morgen n’y croit pas trop, estimant que de nombreuses armes à longue portée ont déjà été livrées.
C’est plutôt, pense comprendre le quotidien, que l’Allemagne hésite encore à devenir un poids lourd militaire du continent européen ; hésite aussi à se positionner en première ligne. Jusqu’ici et depuis la fin de la seconde guerre mondiale, explique Le Temps (Suisse) l’Allemagne a toujours souhaité rester en arrière, en seconde ligne des Etats Unis.
En somme – et cette explication-là va quasiment puiser dans la psychologie d’Etat, si l’Allemagne a pu se reconstruire autour du mythe d’un modèle allemand formidable, efficace et débarrassé de ces velléités guerrières, voir cette doctrine s’effondrer est un changement important. L’accepter et prendre part à l’effort de guerre d’un voisin, constitue autant de pas supplémentaires, à réaliser en peu de temps.