Et si les banques privées ne pouvaient plus créer de la monnaie ?
Economie
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Les éditorialistes reviennent ce mardi sur le rapport du GIEC, le groupe d’experts pour le climat. Un rapport sorti lundi.
"Le climat n’est pas " le problème de quelqu’un d’autre "", c’est le titre de l’édito du Soir. Dans ce rapport-ci, le plus gros depuis 10 ans, le GIEC insiste davantage sur les solutions qui sont à portée de main. Des solutions "techniquement faisables, économiquement accessibles, acceptables par les populations". Pas des solutions "sorties d’un livre de science-fiction", précise le quotidien.
Bonne nouvelle : "il y a assez d’épargne dans le monde pour financer la transition climatique". C’est l’un des rédacteurs du rapport qui le dit, le Français Jean-Charles Hourcade, spécialiste de l’économie du climat, qui s’exprime dans L’Echo. L’épargne existe, mais elle doit se réorienter, dit l’expert. "En caricaturant à peine, on pourrait dire que des riches qui aujourd’hui achètent des maisons ou spéculent sur la terre doivent acheter des éoliennes".
Nous avons donc le savoir-faire, la technologie, et même les ressources financières pour surmonter les problèmes climatiques. Malgré tout, L’Avenir se désole. Pour qu’on les mette en œuvre, réellement, il faudrait que la société s’indigne largement. Or le quotidien le souligne : c’est à chaque fois pareil, "ce catalogue des horreurs climatiques" suscite peu d’émoi. L’éditorialiste de L’Avenir écrit : "Sans remettre en cause le combat que mène une partie de la société française contre la réforme des retraites, il est symptomatique de constater que, demain, personne ne sortira dans la rue pour hurler son inquiétude quant à l’effondrement de la biodiversité, aux menaces sur la production alimentaire, à celles sur l’approvisionnement en eau, ou au fait que des pans entiers de la planète seront littéralement invivables dans quelques dizaines d’années à peine."
Après les faillites de banques aux Etats-Unis et en Suisse, surgit inévitablement cette question : fait-on face à une nouvelle crise ? Une question qu’on espérait ne plus jamais devoir se poser, écrit l’éditorialiste du Morgen. Toute réponse serait prématurée, selon le quotidien. Mais il rappelle que les banques européennes devraient être plus résistantes à un choc, en raison des règles plus strictes, de l’obligation qu’elles ont désormais de disposer de fonds propres plus élevés.
De Morgen se rassure d’ailleurs : heureusement que les appels du lobby des banques pour un assouplissement des règles dans l’Union européenne n’ont pas été entendus. Ces faillites auront valeur de test. On verra si les mesures censées éviter une nouvelle crise bancaire sont suffisantes.
L’Echo lui parle de "mariage à haut risque". Mariage entre le Crédit Suisse en difficulté et sa concurrente, suisse elle aussi, UBS. "Raison d’État oblige, c’est le lance-flamme sur la tempe que ces deux-là ont été amenés devant l’autel, prenant de vitesse d’autres prétendants étrangers". Comme BlackRock ou Deutsche Bank. "Ce seront donc des noces suisses, entre Suisses".
Avec ce mariage, "les autorités espèrent avoir si pas éteint, au moins circonscrit l’incendie […] Mais ce faisant, les pompiers helvétiques ont laissé quelques braises incandescentes sur leur chemin".
Notamment en créant un monstre bancaire. "C’est un véritable mastodonte financier que le petit État montagneux devra désormais surveiller… et sauver le cas échéant. Pour glisser la bague au doigt d’UBS, la Banque nationale suisse a également débloqué une ligne de liquidités de 100 milliards de francs suisses couverts par l’État et donc par les contribuables. Qui apprécient moyennement d’avoir été invités à la célébration."
De Tijd pointe un autre problème. Pour marier de force les deux banques, les autorités ont usé de méthodes peu orthodoxes, bousculant certaines règles juridiques. Tout d’abord, celle qui veut que lors du sauvetage d’une banque, ce sont les actionnaires qui supportent en premier les pertes. Or ici, on les a préservés, préférant sacrifier à la place les détenteurs d’obligations. Aussi, le régulateur a été invité à fermer les yeux sur les conditions de cette fusion.
Les scénarios qui avaient été édictés après la crise de 2008 en cas de sauvetage ou de démantèlement des banques en difficulté, ces scénarios sont balayés dès le premier test majeur, donnant l’impression qu’il n’y a pas de sécurité juridique, qu’il n’y a pas de règles sur lesquelles s’appuyer. Or l’arbitraire crée de l’incertitude dans le système financier. "Et ça ne contribue pas à sa plus grande stabilité", conclut l’éditorialiste du Tijd.
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