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La revue de presse : #MeToo, ça a changé quelque chose en 5 ans ?

La revue de presse

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Un anniversaire ce mercredi, celui du premier papier publié sur l'affaire Weinstein. Une enquête qui remit en avant le #MeToo. Dans les jours suivants, c'est l'emballement médiatique : une journaliste lance le #balancetonporc, repris ensuite par toute la presse.

"MeToo", cela veut dire "moi aussi". C’est le mot-clé, le hashtag, lancé sur les réseaux sociaux et qui a permis de libérer la parole de nombreuses femmes. De dénoncer les abus dont elles ont été victimes.

Il y a cinq ans, tout est parti d’une enquête du journal le New-York Times qui révélait au grand jour les gestes déplacés et autres harcèlements infligés par un célèbre producteur américain de cinéma, Harvey Weinstein, à de nombreuses et notamment des actrices. Ce mot-clé "MeToo" a été repris par l’actrice -justement- Alyssa Milano pour permettre aux victimes d’enfin parler et dénoncer ce qu’elles ont vécu.

Le journal Le Soir consacre un dossier ce matin à cet anniversaire. Avec notamment les mots très forts de la journaliste Béatrice Delvaux, dans son éditorial en Une :
"#MeToo a remis au centre des relations sexuelles un mot, celui du " consentement " qui non, n’est jamais présumé acquis". Béatrice Delvaux poursuit : "MeToo a placé les hommes devant les limites strictes qui bordent l’exercice de leur pouvoir, mais aussi pointé la complicité des entourages qui ont fermé la porte, puis les yeux, après avoir escorté une victime dont ils et elles savaient parfaitement qu’elle finirait comme la Marilyn du film Blonde, la face et le buste sur le bureau avec, derrière elle, celui qui devait les engager".

Quel bilan de MeToo, aujourd’hui ?

Le Soir donne notamment la parole à Lauren Bastide, une journaliste française autrice d’un podcast et d’un livre sur la question. Selon elle, en cinq ans, il y a eu des dénonciations, oui. Mais presque aucune condamnation. N’empêche, il y a du positif selon elle, notamment chez les jeunes où le consentement serait beaucoup plus présent lors des premiers rapports amoureux. Ou encore avec un changement pénal en France où la prescription pour des faits de violences sexuelles sur mineurs, en passant de 20 à 30 ans. De quoi encourager encore plus de victimes à oser porter plainte.

Les auteurs des attentats de Christchurch, de Halle et de Hanau ont tous verbalisé explicitement leur frustration sexuelle ainsi que des opinions misogynes

Moins réjouissant, MeToo aurait aussi favorisé l’émergence d’un mouvement masculiniste. Des hommes, donc qui se revendiquent, contre les femmes. On a notamment vu cela avec des actes terroristes qui ont fait des morts, ces dernières années. "Les auteurs des attentats de Christchurch, de Halle et de Hanau ont tous verbalisé explicitement leur frustration sexuelle ainsi que des opinions misogynes", explique-t-on dans le Soir. En d’autres termes, le fait qu’ils détestent les femmes et que c’est notamment cela qui les avait poussés à tuer.

Il y a aussi des campagnes que certains qualifient de chasse à l’homme en France, notamment au sein du parti des verts où Sandrine Rousseau continue de dénoncer des agissements de Julien Bayou. L’homme a depuis démissionné de la tête du parti écologique. Mais, désormais, il contre-attaque aussi face à ces accusations. C’est à lire notamment dans Libération ce matin.

La Belgique et la Flandre aussi concernées

Il reste donc du chemin à faire pour les droits des femmes. On le voit ces derniers jours en Iran avec les manifestations suite au meurtre d’une jeune fille par la police parce qu’elle n’aurait pas porté correctement son voile. Ou encore avec le fait d’avoir attribué de très grandes compétitions sportives comme la coupe du monde de foot au Qatar ou, plus étonnant encore, les jeux asiatiques d’hiver hier à un pays désertique comme l’Arabie saoudite. Ces deux pays du Golfe n’étant pas vraiment célèbres pour leur engagement en matière d’égalité hommes-femme.

Chez nous aussi, dans le Standaard ce matin, on explique qu’on va manifester à Bruxelles et à Gand aujourd’hui pour demander plus de moyens pour les crèches et les accueillantes d’enfants, qui sont en forte pénurie en Flandre. Dans le journal, le chroniqueur Marc Reynebeau explique que ce sont les mères qui sont surtout victimes de ce manque de garde d’enfants, tenues "au cœur" à devoir rester à la maison pour s’occuper des enfants. Le chroniqueur poursuit : "on a là un idéal patriarcal dépassé qui est beaucoup plus persistant chez nous que beaucoup ne le souhaiteraient".
 

Quand même du positif

Bon, on peut tout de même trouver un peu des éléments plus encourageants ce matin sur le sujet. Par exemple dans la Libre qui propose le portrait de Kateri Champagne Jourdain. Elle vient de devenir la première femme issue des peuples autochtones à être élue à l’assemblée nationale du Québec au Canada.

La Libre qui parle aussi des trois lauréats du prix Nobel de physique. Ils ont eu reçu ce prix pour des recherches de physique quantique. Alors, pour faire simple, ils ont fait produire deux photons (des éléments de lumières) à partir d’un même atome. Et leurs recherches ont prouvé que, quelle que soit ensuite la distance entre ces deux photons, ils réagissaient toujours de la même façon. Comme s’il existait un moyen de communication invisible entre eux.

Une manière peut-être de nous rappeler que, tant que l’un des sexes continuera à faire du mal à l’autre parmi les humains, il y aura aussi toujours des réactions et des conséquences pour le monde qui, elles aussi, seront négatives.

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