C’est De Morgen qui apporte cette réflexion. En cas d’accident de la route, les médias rapportent fréquemment " un cycliste a heurté une portière." "A vélo, il passe sous les roues d’un camion." Comme si, par un étrange coup du sort, les usagers faibles ou vulnérables étaient responsable des accidents qui les tuent.
Pourtant, constate De Morgen, écrire " un camionneur tue un cycliste" ou "en ouvrant sa portière, un conducteur renverse une femme à vélo" serait tout aussi exact. Plus choquant peut-être. Mais exact.
Le bilan des tués sur la route est si lourd qu’il faut en prendre conscience – et pas uniquement parce que l’institut de sécurité routière Vias a publié ces chiffres. L’Avenir l’affirme, ce macabre décompte doit servir d’électrochoc. Autant pour les usagers de la route que pour les décideurs politiques. Ce n’est pas avec un permis à point, quelques retraits de permis ou des amendes plus salées que les mentalités changeront.
La Dernière Heure, en une, rapporte la demande de proches d’une victime : il faut retirer le permis des chauffards jusqu’à leur procès.
SudInfo annonce l’implantation d’un radar tronçon sur l’E42.
Ces mesures-là s’apparentent à ce que l’Avenir qualifie de sparadraps. Des décisions qui ne changeront pas notre rapport à la voiture et au déplacement.
De Morgen abonde dans le même sens. La voiture reste, pour bons nombres, synonyme de liberté et d’autonomie. Pourtant, respecter des règles simples (la priorité, la prudence, la vitesse limitée) ne bride pas notre autonomie. Pas plus que cela ne met notre liberté en péril.
Bizarrement, conclut le quotidien, il n’y a que sur la route que l’appel à plus de sécurité ne semble électoralement pas porteur.