Info

La revue de presse : Trump inculpé, l’accord "historique" sur l’asile en Europe et la "pitoyable" récup' du drame d’Annecy

Les titres de la presse

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Par Himad Messoudi via

Une revue de presse très internationale ce matin. Notre petit tour du monde débute par une traversée de l’Atlantique. Donald Trump a été inculpé dans l’affaire des archives de la Maison-Blanche. Une première pour un ancien président américain.

Et dans un premier commentaire, le Washington Post parle d’une inculpation à nulle autre pareille. Le pays est entré "dans un nouveau territoire inquiétant, un moment périlleux". Le Post rappelle que les Etats-Unis ont déjà été proches d’un tel événement, avec Richard Nixon ou Bill Clinton. Mais ces deux anciens locataires de la Maison-Blanche quittaient la scène publique. Ici, écrit le journal, "nous sommes confrontés à la réalité inconfortable de Trump, à la fois poursuivi par la justice fédérale et principal candidat à l’investiture du Parti républicain".

Au final, conclut l’éditorialiste du Washington Post, "il y a un mélange de soulagement et d’appréhension – soulagement que Trump n’ait pas réussi une fois de plus à se placer au-dessus de la loi et appréhension quant à la discorde plus profonde que ce développement entraînera dans son sillage."

On revient en Europe avec cet accord sur l’asile et la migration obtenu hier soir. Un accord "historique" censé assurer plus de solidarité entre États-Membres.

Chaque pays européen devra accueillir un certain quota de demandeurs d’asile. En cas de refus, il faudra payer. "Un prix pour un demandeur d’asile", c’est le titre de l’éditorial du Tijd. Qui qualifie ce deal européen "d’accord d’épicier qui ne mérite aucun prix de beauté. Mais il est difficile de trouver une meilleure alternative", estime le quotidien économique.
Pour le journal, tant ouvrir totalement les frontières que les fermer hermétiquement n’est pas la solution. "Il ne reste donc que la difficile voie du milieu : construire un mur autour de l’Europe avec une grande porte.
[…] Si la Hongrie refuse d’organiser l’accueil, continue De Tijd, la Commission européenne peut difficilement ouvrir un centre d’accueil à Budapest même. Mais s’il s’agit d’argent, il suffit de les déduire de ce que la Hongrie reçoit en aide européenne. Il s’agit d’une solidarité exécutoire là où elle est malheureusement nécessaire. Dans une politique migratoire où il n’y a pas de bonne solution, toute avancée pragmatique est la bienvenue. En voici une." conclut le Tijd.

On reste au niveau européen. Avec la création d’un comité d’éthique en toc. L’Echo est fâché, ce matin. "L’UE va créer un comité d’éthique commun à ses neuf institutions, explique le quotidien. Mais il sera dénué de pouvoir de sanction et d’investigation. À un an des élections, les grandes promesses de réformes lancées au début du Qatargate sont oubliées. Ce manque de courage politique pourrait avoir de graves répercussions, en profitant aux partis d’extrême droite." s’inquiète le journal économique.

Qui continue : "Le dernier sondage Eurobaromètre est édifiant : à peine 35% des Européens se disent satisfaits de la lutte anticorruption au sein de l’UE. Cela signifie que deux tiers des citoyens veulent une politique plus volontariste." Occasion manquée, donc, pour une Union européenne qui doit "se rappeler qu’elle n’est pas un gâteau où les parvenus viennent se remplir les poches", conclut l’Echo.
 

Dernier détour par la France, encore choquée ce matin par l’attaque au couteau d’Annecy, hier. Quatre enfants en bas âge ont été grièvement blessés et restent en urgence absolue ce matin. Deux adultes ont aussi été blessées, l’assaillant, lui, a été arrêté.

Libération qualifie de "pitoyable" le jeu politique auquel se sont livrées la droite et l’extrême droite. "A peine l’origine du suspect connue, un homme né en 1991 de nationalité syrienne, écrit le quotidien, certains ont vu un boulevard s’ouvrir devant eux. L’occasion était trop belle de remettre en lumière le thème de l’immigration qui a semblé être éclipsé ces derniers mois par la crise politique et sociale générée par la réforme des retraites. Et surtout de montrer du doigt des musulmans coupables pour certains de tous les maux. Manque de chance pour eux, continue l’éditorialiste, le suspect de l’attaque est chrétien et dispose d’un statut de réfugié obtenu en Suède, il est donc en situation régulière du point de vue du droit de l’Union. Et tout semble indiquer qu’il s’agit davantage d’un homme psychologiquement perturbé que d’un agresseur idéologisé. Ce drame d’Annecy montre bien, alors que le ministre de l’Intérieur prépare un projet de loi immigration et que beaucoup fourbissent leurs arguments, que ce sujet est bien plus complexe qu’il n’y parait. Et mérite bien mieux que des discours simplistes et haineux" conclut Libération.
 

Recevez une fois par jour l'essentiel de l'info

Chaque matin vers 10h (du lundi au vendredi), recevez un condensé des principaux titres de la rédaction web de la RTBF. Et en cas d’événement majeur, soyez les premiers informés par nos newsletters flash.

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous