La RTBF sur TikTok : contrairement aux idées reçues, les adolescents et les jeunes adultes consomment de l’info, une question de codes

Réseaux sociaux : la RTBF se lance sur TikTok

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Avec un milliard d’utilisateurs dans le monde, TikTok est une application extrêmement prisée par les adolescents et les jeunes adultes. Raison pour laquelle de nombreux médias traditionnels commencent à investir la plateforme chinoise pour proposer à ce jeune public des contenus d’information. Avec Tarmac et Mise à Jour, la RTBF a lancé deux comptes pour se connecter à ce jeune public qui boude les médias dits "traditionnels".

Les jeunes et l'info

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Les jeunes internautes sont demandeurs d’actualités. Le tout est de s’adapter à leur manière de consommer de l’information

Dans un contexte global où les modes de diffusion de l’information ne cessent d’évoluer, de plus en plus d’études voient le jour pour comprendre les pratiques de consommation d’un jeune public ultra-connecté. Les adolescents et les jeunes adultes, qui sont omniprésents sur la toile, recherchent des contenus récréatifs, mais aussi informatifs.

En Belgique, on dénombre environ trois millions d’utilisateurs de l’application TikTok célèbre pour ses innombrables vidéos et défis que se partagent les jeunes abonnés. Pour toucher ce public cible, le compte Tarmac est actif sur TikTok afin de proposer du contenu d’information pour les 15-25 ans.

Responsable des réseaux sociaux pour Tarmac, Inès Lambert nous confirme l’intérêt que porte la génération Z à l’information contrairement aux idées reçues : " Les jeunes internautes sont demandeurs d’actualité. Le tout est de s’adapter à leur manière de consommer de l’information. C’est faux de dire que les jeunes ne s’intéressent pas à l’actu. C’est juste qu’ils ne s’intéressent peut-être pas à l’actualité sur les médias traditionnels. On sait que les jeunes regardent moins la télé, écoutent moins la radio. Nous, on s’est dit qu’il faut arriver à leur parler d’actualité mais dans leurs codes. C’est ça qui est très important ! "

Tarmactu marche tiktok

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Les médias " traditionnels " doivent aussi s’adapter à leurs codes

TikToK, c’est un panel infiniment large de contenus vidéos où l’on retrouve absolument de tout. Filtres, musiques récurrentes, courtes séquences, légèreté, humour, etc., font partie des nombreux codes classiques estampillés TikTok.

Si tous les sujets sont traités sur le compte de Tarmac, Johanna Bouquet, journaliste de cette rédaction, souligne que pour accrocher ce jeune public, il y a des codes et un langage à respecter : " C’est une application qui est fun. Il ne faut pas l’oublier. On peut s’amuser avec les codes, avec du montage, avec des effets, etc. Les utilisateurs cherchent à comprendre rapidement le sujet. Donc il faut être synthétique, mais en même temps fournir le plus d’informations possibles pour qu’ils puissent y réfléchir et avoir les cartes en main. Après, c’est dans la façon dont on amène les choses. Il faut que ce soit court et, parfois, ne pas hésiter à utiliser un peu d’humour. "

tarmactu filles droguées dans un bar

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Les réseaux sociaux : le premier mode d’accès à l’information des générations " Y " et " Z "

De plus en plus d’études sont réalisées pour comprendre comment les adolescents et les jeunes adultes s’informent. Les médias traditionnels (presse écrite, radio, télévision) ont pris conscience de l’évolution importante des modes de consommation de l’information à une époque où les jeunes générations cliquent principalement sur les réseaux sociaux.

Dans une enquête menée par Médiamétrie à la demande du gouvernement français, le sondage révèle que 71% des 15-34 ans consultent quotidiennement l’actualité via les réseaux sociaux, et d’ajouter qu’il s’agit de leur premier mode d’accès à l’information. L’étude montre qu’ils sont d’importants consommateurs de contenus d’informations en mobilité. 93% de cette tranche d’âge déclarent s’intéresser à l’information, et 15% se définissent même " accros " à l’information.

Selon un autre sondage réalisé par la RTBF dans le cadre de la semaine de la démocratie, un jeune sur deux déclare faire confiance aux réseaux sociaux pour s’informer.

On peut parler de tout, mais c’est vrai qu’on a une attention particulière aux thématiques qui les intéressent

Comme la RTBF avec ses deux comptes sur TikTok et sa présence sur d’autres réseaux sociaux, de nombreux médias souhaitent donc se connecter avec ce public cible qui a le sentiment que les médias classiques n’ont pas de lien avec leur vie personnelle, leurs centres d’intérêt.

Justine Hermans, journaliste de la rédaction de " Mise à Jour " dont le public cible est les 12-15 ans, nous explique que le choix des sujets s’inscrit en priorité sur leurs préoccupations : " On ne se restreint pas. On peut parler de tout, mais c’est vrai qu’on a une attention particulière aux thématiques qui intéressent les 12-15 ans. C’est par exemple le gaming (jeux vidéo), tout ce qui touche à la culture des réseaux sociaux, les thématiques comme l’environnement, la musique, etc. S’il y a une grosse actu dans ces domaines-là, on se dit qu’on va en parler peut-être plus vite qu’une autre. "

Mise à jour covidsafe tiktok

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Nous voulons atteindre les adolescents et les jeunes adultes là où ils sont

Pour accrocher ce jeune public, les médias classiques doivent donc s’adapter grâce à des formats numériques tels que des podcasts, des vidéos et les contributions en ligne directement issues de l’environnement vécu de cette génération. C’est l’une des conclusions qui ressort d’une étude nationale allemande #UseTheNews, lancée par l’agence de presse allemande (DPA) et les autorités de Hambourg.

Peter Frey, rédacteur en chef de la ZDF (chaîne généraliste publique allemande), abonde dans cette réalité numérique et générationnelle : " L’étude #UseTheNews montre clairement, une fois de plus, à quel point il est important que nous touchions le groupe cible plus jeune. Nous voulons atteindre les adolescents et les jeunes adultes là où ils sont de toute façon actifs : dans les médias numériques. Nous devons préparer notre contenu journalistique de manière qu’il soit adapté à ces plateformes. Nous y parvenons déjà à certains endroits, mais pas encore partout. "

Il est particulièrement important que nous fassions mieux pour traduire ces contenus et expliquer quels sont les effets concrets des nouvelles de la politique et de l’économie sur la vie quotidienne des jeunes. "

Influenceurs, " like ", partages, fake news

L’autre réalité, qui se dégage de cette étude allemande, est la grande importance des influenceurs dans la formation d’opinion. Rappelons que les influenceurs sont les personnes qui influencent l’opinion, la consommation par leur audience sur les réseaux sociaux. Dans leur grande majorité, les influenceurs ne sont pas des professionnels du journalisme et de la communication. Nombreux sont des outils de marketing pour certaines marques, qui les rémunèrent, grâce à leurs multitudes d’abonnés.

Leur importance est aussi criante dans le groupe orienté vers l’information non journalistique, mais aussi dans le groupe orienté vers l’information complète. Dans le groupe des 14-17 ans, 41% des personnes orientées vers l’information complète, et dans le groupe des 18-24 ans, 35% considèrent que les influenceurs sont extrêmement importants pour la formation de leur propre opinion.

Les auteurs de l’étude, Uwe Hasebrink, Sascha Hölig et Leonie Wunderlich, de l’Institut Leibniz de recherche sur les médias à Hambourg, conclue sur cet aspect : " Les fournisseurs journalistiques devraient développer et tester des moyens de mettre en évidence la pertinence quotidienne de leurs offres pour les adolescents et les jeunes adultes, tout en démontrant que leurs compétences et leurs méthodes de travail leur permettent de fournir des informations pertinentes mieux que d’autres fournisseurs d’informations. "

Il était important que l’information de la RTBF puisse être accessible à tous les publics, y compris sur TikTok

Un des faits relevés par diverses études est que ce jeune public procède rarement à la vérification des sources. Conséquence : ils ont involontairement tendance à croire et relayer des fake news. Un constat qui s’est fortement observé sur les sujets portant sur le Covid. C’est globalement dans l’optique d’une fiabilité du traitement de l’info que la RTBF propose des contenus d’information sur de nombreuses plateformes prisées par la génération " Y " et " Z ".

Jean-Pierre Jacqmin, directeur de l’information de la RTBF, justifie la présence sur TikTok par ces différents constats : " Il nous a semblé qu’il était important que l’information de la RTBF puisse être accessible à tous les publics, y compris sur TikTok avec les publics adolescents. Non pas pour dire, voilà la seule information que vous devez avoir. Mais qu’au moins, l’information de la RTBF avec sa crédibilité, sa fiabilité, son ouverture, et son expertise puissent être présentes. "

Contrairement aux idées reçues, les adolescents et les jeunes adultes s’intéressent à l’actualité. C’est donc l’un des principaux enjeux des médias de s’adapter à leurs codes, leurs modes de consommation et de se connecter à leurs centres d’intérêt. Particulièrement lorsque les influenceurs, les likes, les partages en masse et les algorithmes des plateformes gèrent le flux d’informations sur la toile.

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