Politique

La Russie ferme aussi son espace aérien aux compagnies aériennes européennes. Quelles conséquences pour les voyageurs ?

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Par Jean-François Noulet, avec T.D Quash

La Russie a annoncé lundi restreindre les vols de compagnies aériennes de 36 pays en réponse à la fermeture de l’espace aérien de nombreux Etats aux avions russes, après l’invasion de l’Ukraine lancée par Moscou.

Concrètement, peu d’avions opèrent des liaisons entre la Belgique et la Russie.  Les vols qui partent directement vers l’Asie en survolant la Russie sont aussi très peu nombreux au départ de la Belgique.

En revanche, la fermeture de l’espace aérien russe aura des conséquences pour les voyageurs qui partiraient vers l’Asie au départ de Paris ou d’Amsterdam, par exemple. Cela complique aussi la situation des Belges présents en Russie qui souhaiteraient rentrer au pays.

Des alternatives au survol de la Russie, plus longues en temps et plus gourmandes en kérosène

Notre rédaction a contacté Charlotte Van den Branden, porte-parole du SPF Mobilité pour faire le point sur les implications de la fermeture de l’espace aérien russe.

La fermeture de l’espace aérien russe aux compagnies européennes empêche de facto tout vol à destination d’un aéroport russe. En Belgique, cela concerne, en temps normal, quelques vols par semaine opérés entre Bruxelles et Moscou par Brussels Airlines. Cette fermeture empêche aussi tout survol de la Russie pour se rendre dans des destinations plus lointaines, comme l’Asie. Cependant, selon le SPF Mobilité, il y a très peu de vols qui décollent de Belgique pour prendre directement la direction de l’Asie.

La plupart des voyageurs qui se rendent en Asie passent par d’autres aéroports européens comme Paris, Amsterdam ou Frankfort. C’est donc à partir de ces aéroports qu’il faudra s’attendre à des changements pour les voyageurs qui auraient dû survoler la Russie. Selon le SPF Mobilité, les compagnies concernées se sont adaptées. "Elles ont senti les choses arriver. Elles ont fait des simulations pour trouver d’autres routes que les routes habituelles, puisqu’on ne peut plus survoler l’espace aérien russe. De nouveaux parcours ont été déterminés", explique Charlotte Van den Branden, porte-parole du SPF Mobilité. "Ces compagnies doivent demander l’autorisation des pays qu’elles survolent pour pouvoir le faire", ajoute-t-elle.

150 minutes en plus pour un vol Paris-Tokyo

En revanche, ces nouveaux parcours sont plus longs puisqu’il faut contourner la Russie. "Pour un vol Paris-Tokyo, vous mettez 150 minutes en plus qu’un vol habituel", explique Charlotte Van den Branden. Il faut ainsi compter environ 150 minutes de plus pour un vol Frankfort-Tokyo et une centaine de minutes supplémentaires pour un trajet d’Amsterdam ou Frankfort vers Pékin. Aucun vol n’est annulé, mais comme les temps de parcours sont allongés, "cela demande un peu plus de carburant, donc ça peut engendrer un surcoût".

Ce sont les compagnies aériennes qui sont chargées de contacter leurs clients et de les prévenir, voire de leur demander un surcoût éventuel, explique-t-on au SPF Mobilité.

La fermeture de l’espace aérien russe concerne aussi les vols "cargo".

Quelles solutions pour ceux qui sont coincés en Russie et souhaiteraient revenir ?

Comme les Européens et les Russes ont respectivement interdit leurs espaces aériens aux avions de l’autre camp, il n’y a plus aucun trafic entre la Russie et la Belgique.

"Ces restrictions ne concernent pas tout ce qui est vols humanitaires et, normalement, les vols de rapatriement, moyennant une autorisation spéciale des autorités", explique Charlotte Van den Branden.

Pour les ressortissants belges qui sont présents sur le territoire russe et qui souhaiteraient rentrer en Belgique, les choses se compliquent. Du côté du SPF Mobilité, on cherche des solutions et on conseille "de se déplacer, d’essayer de passer la frontière et d’essayer de rejoindre l’Europe, la Pologne, la Roumanie, ces pays-là" et de l’un de ces pays, reprendre un vol pour la Belgique.

 

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