Météo

La semaine ne sera pas aussi douce que prévu : pourquoi certaines prévisions météo ne se confirment-elles pas ?

L'invité dans l'actu: Xavier FETTWEIS, météorologue à l'ULiège

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Par Marie-Laure Mathot sur base d'une interview de Sophie Brems via

Un jour beau et doux, le lendemain froid et humide, ce printemps tarde à s’installer. Les barbecues ne sont pas encore vraiment sortis, et pourtant on nous annonçait une belle semaine, une semaine douce et ensoleillée. On déchante donc quelque peu.

"Le problème des prévisions météo, c’est que les équations de l’atmosphère sont des équations chaotiques, et donc il suffit d’une petite perturbation dans les conditions initiales ou à processus mal pris en compte et le modèle va donner une tout autre prévision", explique Xavier Fettweis, météorologue à l’ULiège. "Ici, […] le vent a changé de sens, on est passé du sud au nord, et donc on a des prévisions complètement opposées d’il y a quelques jours."

Car même si on a tendance à le perdre de vue, il existe un indice de confiance dans les prévisions.

"On fait tourner toute une série de modèles, on perturbe un peu les conditions initiales ou on change un ou deux paramètres du modèle et on regarde à la fin si tous les modèles donnent la même chose", continue le météorologue. "Ça permet donc de donner des statistiques, des probabilités sur les événements qu’il va y avoir dans les prochains jours."

Prévisions ou tendances ?

"Les prévisions sont ce qu’on prévoit pour la semaine à venir, et là c’est heure par heure, jour par jour", définit Xavier Fettweis. "Par contre, on parle de prévisions saisonnières ou de tendances saisonnières lorsqu’on fait des prévisions à beaucoup plus long terme, typiquement à l’échelle de plusieurs mois, dans les mois qui viennent ou pour l’été prochain, pour une saison complète. À ce moment-là, on parle de tendances."

L’Organisation météorologique mondiale évoque des prévisions saisonnières annonçant un mois de mai peu printanier, juin normal et un mois de juillet très chaud. Ce sont des tendances. Peut-on s’y fier ? "Pour les prévisions saisonnières, la fiabilité est de 60%. On est donc un peu au-dessus de 'pile ou face', mais il reste encore beaucoup de travail à faire à ce niveau-là."

Dans le cas des tendances saisonnières prévues pour l’été prochain, le taux de fiabilité est cependant un peu plus élevé car plusieurs modèles suggèrent les mêmes prévisions. "On peut donc supposer que la fiabilité est ici un peu plus haute que 60%, mais c’est quand même probable d’avoir un été comme celui de 2021, même si pour le moment on est plutôt vers un été de type 2022."

Tout le problème des prévisions saisonnières, selon le spécialiste, c’est qu’avec l’état de nos connaissances actuelles, on ne sait pas quels sont les processus qui dirigent la variabilité naturelle du climat. Pourquoi une année est-elle plus chaude ou plus froide dans un climat stable ? "En fait, tous les champs météo sont liés entre eux : une anomalie de pression va générer des anomalies de température, qui vont générer des anomalies de pression, etc."

C’est un peu le paradoxe de l’œuf et la poule

"Et on ne sait pas qui est à l’origine de quoi. C’est un peu le paradoxe de l’œuf et la poule. Et donc, c’est pour ça qu’on ne sait scientifiquement pas ce qui se passe et on a du mal à prévoir ce qui va se passer dans les prochains mois avec une bonne fiabilité."

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