Elle était l’une des figures emblématiques du chant français du XXe siècle, la soprano colorature et pédagogue Christiane Eda-Pierre s’est éteinte le samedi 5 septembre dernier à l’âge de 88 ans. Parmi les grands rôles qu’elle a incarnés, on retiendra celui de l’Ange dans Saint-François d’Assise de Messiaen, qu’elle a créé en 1983 aux côtés de José Van Dam.
Du piano au chant
Née à Fort-de-France, à La Martinique, en 1932, Christiane Eda-Pierre fera ses premiers pas dans le monde de la musique au piano, qu’elle apprend dès l’âge de 7 ans avec sa maman, professeur de musique. C’est également le piano qui poussera Christiane à monter à la métropole à l’âge de 18 ans pour étudier à l’Ecole normale de Musique de Paris. Très vite, on décèle chez elle une voix magnifique et on la pousse vers la classe de chant. À 22 ans, elle entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, d’où elle ressort trois ans plus tard en 1957 avec le premier prix de chant.
De la scène française à la conquête du monde
Moins d’un an après la fin de sa formation au Conservatoire, Christiane Eda-Pierre commence sa carrière d’abord à l’Opéra de Nice, dans Les Pêcheurs de perles de Bizet et un an plus tard au Festival d’Aix-en-Provence où elle chante le rôle de Papagena dans la Flûte enchantée de Mozart. Elle intègre la troupe de l’Opéra-Comique en 1960 et tiendra plusieurs rôles de multiples productions.
A partir de 1966, elle part à la conquête du monde et chantera dans les plus grandes institutions internationales, de Salzbourg à Londres, en passant par Vienne ou encore New-York, où elle triomphera en 1976 à Central Park dans Rigoletto en compagnie de Luciano Pavarotti.