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La station spatiale internationale va s’écraser sur Terre, la Nasa annonce où et quand

© Mark Garcia

Par Chloé Rosier

La Nasa annonçait en janvier 2023 que l’ISS n’en avait plus pour très longtemps avant de venir s’écraser sur la Terre…

L’engagement de l’administration Biden-Harris permet de prolonger les opérations de la station spatiale jusqu’en 2030. L’année suivante, la Station spatiale internationale ira rejoindre le "cimetière des débris spatiaux sur Terre"

"La Station spatiale internationale entre dans sa troisième décennie, la plus productive, en tant que plate-forme scientifique révolutionnaire en microgravité", déclare Robyn Gatens, directrice de la Station spatiale internationale au siège de la Nasa, dans un communiqué.

La navette ne sera pas démontée et aucun élément ne reviendra sur Terre pour être réutilisé. Cette option demandait beaucoup trop d’argent, se révélait techniquement trop complexe et trop d’astronautes auraient dû être attelés à la tâche. Donc une autre option a été choisie par la Nasa.

La station opère en orbite terrestre basse (400 km d’altitude) et pèse plus de 430.000 kg. Ce mastodonte ne peut pas suivre l’exemple d’autres satellites déjà déclassés en raison de sa taille et de la puissance demandée pour le déclasser dans une orbite plus éloignée. L’agence spatiale américaine a donc opté pour une désintégration orbitale contrôlée.

Comment va se passer la tombée de l’ISS dans l’atmosphère

Sur une page de FAQ dédiée au sujet, la Nasa explique le plan mis en place pour la désintégration de l’ISS. Le point le plus important étant évidemment de viser une zone inhabitée du Pacifique Sud afin d’éviter tout risque de dégâts ou d’accidents.

D’abord, "la traînée atmosphérique naturelle de la Terre sera utilisée autant que possible pour abaisser l’altitude de la station lors de la mise en place de la désorbitation". Mais la Nasa doit donner un petit coup de pouce à l’ISS pour qu’elle tombe bien dans un endroit sans danger, SPOUA (la zone autour de Point Nemo). Ensuite, "les opérateurs de la station spatiale effectueront une grande combustion de rentrée" dans le but d’emmener l’ISS dans la direction désirée.

Selon leurs prévisions, basées sur la désintégration d’autres grosses structures (Miro et Skylab), les scientifiques de la Nasa pensent que la destruction de l’ISS se fera en trois grands moments :

  1. la séparation des panneaux solaires et des radiateurs ;
  2. la rupture et la séparation des modules intacts avec la poutre centrale ;
  3. la fragmentation des modules individuels et la perte d’intégrité structurelle de la poutre.

"Au fur et à mesure que les débris continuent de pénétrer dans l’atmosphère, la peau externe des modules devrait fondre et exposer le matériel interne à un chauffage et à une fusion rapides", détaille la Nasa. La plupart du matériel de la station devraient se vaporiser lors de l’entrée dans l’atmosphère mais les plus grosses structures tomberont dans l’Océan. D’après la Nasa, "les impacts environnementaux de ces débris dans la zone d’impact prévue devraient être faibles".

Pour cette opération, l’ISS utilisera les capacités de propulsion de la station spatiale mais également un vaisseau de plus pour donner toute la puissance nécessaire à une telle poussée. Pour l’instant, la Nasa envisage des vaisseaux spatiaux russes Progress.

Quel sera le futur de la recherche dans l’espace ?

La Nasa détaillait en janvier, dans le rapport sur "la transition de la Station spatiale internationale", les objectifs pour la prochaine décennie avant une transition vers les services commerciaux. Les mesures prises pour développer l’économie commerciale en orbite terrestre basse, ainsi que les étapes techniques et le budget nécessaires à la transition, sont indiquées dans ledit rapport.

La Nasa a conclu un contrat pour des modules commerciaux à attacher à un port d’amarrage de station spatiale. Il y aurait trois stations spatiales commerciales en vol libre dans lesquels des scientifiques mais aussi des civils pourront se rendre. "Le secteur privé est techniquement et financièrement capable de développer et d’exploiter des destinations commerciales en orbite terrestre basse, avec l’aide de la Nasa", conclut Phil McAlister, directeur de l’espace commercial au siège de la Nasa.

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