Euro féminin

La Suède, l’adversaire plus que solide des Red Flames en quart de finale de l’Euro féminin

L’armada suédoise, deuxième nation mondiale : les Red Flames ont-elles le mode d’emploi pour créer la surprise ?

© AFP or licensors

La Suède… Abba, les meubles en kit, les boulettes de viande, le roi Carl Gustaf, mais aussi les Blågult (jaune et bleu), surnom de l’équipe nationale. Les adversaires des Red Flames s’avancent avec une grande pancarte de favorites, et même si elles semblent avoir eu un peu de mal à lancer la machine, leur palmarès parle pour elles : première nation européenne au classement mondial (2e, derrière les Etats-Unis et devant la France), la Suède vient d’enchaîner une troisième place à la Coupe du Monde 2019 et deux médailles d’argent aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 puis de Tokyo l’été dernier, battant même les Etats-Unis en poule.

La prochaine pièce à ajouter pour compléter le kit suédois, ce serait donc la première place et le titre européen. Intrinsèquement, les joueuses semblent tout à fait capables de remporter le tournoi. A l’image de Fridolina Rolfö la Barcelonaise, elles jouent ou ont joué dans les meilleurs clubs d’Europe mais elles se connaissent aussi très bien sous le maillot jaune et bleu puisque certaines font tout simplement partie des meubles en évoluant ensemble en équipe A depuis plus de dix ans !

La Suède souriante
La Suède souriante © AFP or licensors

On l’a compris : la Suède possède une énorme expérience et est une habituée des grands tournois. Mais si les Suédoises ont remporté le premier Euro officiellement organisé par l’UEFA en 1984, leur armoire à trophées attend toujours un autre titre. Trois fois finalistes (1987, 1995, 2001), trois fois perdantes (contre la Norvège puis deux fois contre l’Allemagne) : les Suédoises ont souvent raté la dernière marche. "On en vient à se demander si elles ont vraiment cet esprit de gagnantes", explique Johan Kücükaslan, journaliste pour la télévision publique SVT. "La gardienne Hedvig Svendahl a clairement dit qu’elle en avait marre de perdre des finales. C’est leur état d’esprit. Mais notre grande question à nous c’est : vont-elles pouvoir le faire cette fois-ci, et aller jusqu’au bout ?" Mais apparemment, pas d’inquiétude dans le grand public et surtout les médias suédois : "Voir la Belgique se qualifier et ainsi éviter la France ou l’Italie, c’était un peu le jackpot pour la Suède" poursuite le journaliste. "Elles vont gagner et mettre trois ou quatre buts ! Perdre serait un vrai fiasco, une des plus grandes surprises de l’Histoire du football suédois côté dames…"

Les joueuses suédoises restent de leur côté plus mesurées ("Le match de la Belgique contre la France a fait forte impression", a avoué la défenseuse d’Everton Nathalie Björn en conférence de presse. "Et on a parfois eu du mal contre des équipes qui défendent en bloc comme la Belgique"), et saluent la performance des Belges jusqu’ici. Le statut des Red Flames, qui ne sont pas encore toutes professionnelles à 100%, impose finalement un certain respect. Et quand un journaliste le fait remarquer à Justine Vanhaevermaet, la réponse de la joueuse de Reading fuse, sourire en coin : "Vous voyez où on est arrivées avec une moitié d’équipe non-professionnelle à temps plein ? Qu’est-ce que ce sera quand nous serons toutes pros !"

Au rayon pro, les Suédoises l’emportent évidemment haut la main. (Petit) extrait du catalogue :

La légende : Caroline Seger, 37 ans, capitaine

Caroline Seger, capitaine exemplaire
Caroline Seger, capitaine exemplaire © AFP or licensors

4 Coupes du monde, 4 éditions des Jeux Olympiques et désormais 5 Euros disputés : si Caroline Seger s’assied dans un divan pour raconter toutes ses expériences et aventures avec l’équipe nationale suédoise, elle en a sans doute pour des semaines ! Avec 232 sélections au compteur, la joueuse passée notamment par le PSG et Lyon (avant de rentrer au pays, à Rosengard) est tout simplement la joueuse la plus capée d’Europe, hommes et femmes confondus, loin devant Cristiano Ronaldo !


Sa dernière grande compétition s’est pourtant terminée sur une expérience plutôt triste : alors qu’elle avait la médaille d’or olympique au bout du pied à Tokyo, la capitaine a envoyé son ballon dans le ciel japonais. Un des tournants de la séance de tirs au but remportée finalement par le Canada "J’ai sans doute trop pensé à marquer l’Histoire", avoue Seger, qui s’est rapidement remise en selle et a osé retirer des penalties. Et face à Nicky Evrard ?

La pépite : Hanna Bennison, 19 ans (Everton)

Hanna Bennison : la jeunesse qui ne se laisse pas faire
Hanna Bennison : la jeunesse qui ne se laisse pas faire © AFP or licensors

Plus jeune joueuse des Blågult dans cet Euro, elle est même la seule à ne pas atteindre les 24 ans sous la toise. Hanna Bennison a pourtant déjà 25 sélections au compteur, le plus souvent décrochées en sortant du banc, et a marqué son premier but lors du 2e match de groupe contre la Suisse.

Alliant flair et créativité, cette fan de la Brésilienne Marta est une des joueuses les plus "chères" du monde, Everton ayant déboursé plus de 100.000 euros pour la recruter alors qu’elle évoluait à Rosengard, en Suède, sous l'aile protectrice de Caroline Seger (une autre de ses idoles)...

La maîtresse du jeu : Kosovare Asllani, 32 ans (AC Milan)

Kosovare Asllani dans ses œuvres
Kosovare Asllani dans ses œuvres © AFP or licensors

Passée par le PSG, la n°9 de la sélection suédoise est un pur plaisir à voir jouer, et si Kosovare Asllani marque beaucoup de buts elle-même (avec 44 buts, elle est la meilleure buteuse en activité de l’équipe nationale) l’attaquante n’hésite pas à faire aussi marquer ses équipières.

Très expérimentée elle aussi (elle a disputé son premier Euro en 2009), la joueuse d’origine kosovare est parfois comparée à Zlatan Ibrahimovic, qu’elle a croisé au PSG et qu’elle va sans doute retrouver au Milan AC (où elle vient de signer). Introvertie dans sa jeunesse, Asllani partage désormais avec son compatriote un certain goût des punchlines, n’hésitant pas à lâcher quelques répliques cinglantes sur les réseaux sociaux. La FIFA ou les clubs pas assez impliqués dans leur section féminine en savent quelque chose… Asllani est consciente de son rôle d’exemple pour les jeunes filles de son pays, notamment celles issues de l’immigration, et fait autant parler son sens de la formule que son sens du but. Pour la cause féminine et suédoise…

Le sélectionneur : Peter Gerhardsson, 62 ans

Quand les médias suédois ont appris que leurs joueuses allaient affronter la Belgique
Quand les médias suédois ont appris que leurs joueuses allaient affronter la Belgique © Tous droits réservés

En place depuis 2017, Peter Gerhardsson a jusque-là effectué toute sa carrière en Suède, en coachant notamment Häcken pendant 7 ans. Passé par le petit banc des U17 chez les messieurs, il prône un jeu plutôt offensif qui plaît d’ailleurs plutôt bien à Caroline Seger, la capitaine avouant s’amuser depuis qu’il est en place.

Il a avoué avoir trouvé le jeu de l’Angleterre particulièrement impressionnant et espère croiser la route des Lionesses en demi-finales…

Les raisons d’y croire pour les Red Flames

Il faut s’accrocher On l’a compris, sur papier la Suède est encore plus solide et mieux construite que la France. Les Flames n’ont, cela dit, absolument rien à perdre pour leur premier quart de finale de grand tournoi, premier match à élimination (mais aussi qualification !) directe de leur Histoire. La confiance affichée par les médias suédois pourrait galvaniser encore un peu plus une équipe belge au moral déjà gonflé à bloc.

Et il ne faut pas non plus oublier l’invité des derniers jours en sélection suédoise : le Covid. Deux joueuses (la défenseuse du Bayern Munich Hanna Glas, titulaire lors des deux derniers matches, et celle de Brighton Emma Kullberg) ont été testées positives et d’autres ont présenté des symptômes mineurs. Mais le sélectionneur est resté très vague sur les éventuelles autres joueuses écartées.

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