Magdalena Anderson, Première ministre sociale-démocrate de Suède, a annoncé dimanche soir un tournant majeur dans la politique étrangère de son pays, qui excluait jusque-là d’envoyer des armes dans un pays en guerre. La Suède va livrer aux militaires ukrainiens 5000 lance-roquettes anti-char, mais aussi des casques, des gilets pare-balles, des rations de combat, pour un coût total de 50 millions d’euros.
Cette décision est sans précédent depuis 1939, quand la Suède avait apporté son aide à son voisin finlandais, attaqué par l’URSS de Staline. Mais elle est aussi dans la logique des menaces toujours plus appuyées de Vladimir Poutine envers ces deux pays. La dernière date de vendredi, quand son gouvernement a averti qu’une adhésion finlandaise ou suédoise à l’Otan "aurait des répercussions militaires et politiques graves".
S’ils ne sont pas membres de l’Otan, Stockholm et Helsinki collaborent de plus en plus étroitement avec l’Alliance Atlantique. La Suède, qui a rejoint le "Partenariat pour la paix" de l’OTAN en 1994, a aussi décidé après l’annexion russe de la Crimée en 2014 de rééquiper son armée, et de rétablir le service militaire.