L’hiver, plus que les autres saisons, offre une multitude d’interprétations et d’expressions artistiques allant du calme à l’agitation, de l’introspection à l’exploration, du noir au blanc…
Georges Sand écrivait que l’hiver était un solennel adagio ; Schubert y voyait un voyage vers la mort ; comme si d’un coup s’était abattu sur le monde le calme d’une vision en blanc et noir. Et si l’hiver ne ralentissait pas le temps, mais l’accélérait ? Et si, au lieu d’être un moment d’introspection, l’hiver était synonyme d’exploration ?
Le 16 août 1897, un navire quitte le port d’Anvers, il prend la direction de l’Amérique du Sud, mais ce n’est pas là sa destination finale. Ce navire n’est autre que La Belgica, qui effectue la première expédition belge en Antarctique. Première expédition belge, mais également, première expédition scientifique, avec à son bord plusieurs chercheurs de multiples nationalités.
Au début du mois de février, la Belgica atteint la péninsule antarctique. Le navire avance toujours plus loin dans son périple, trop loin sans doute, puisque dans les premiers jours du mois de mars 1898, la Belgica se retrouve prisonnière de la glace. Sur les photographies de l’expédition, on peut découvrir le trois-mâts échoué dans son désert de glace. Le temps est rude tout en blizzard, les hommes commencent à tomber malades, d’autres subissent un sort moins enviable, comme, par exemple, le géophysicien Emile Danco qui succombe à une affection cardiaque, probablement liée aux conditions de vie difficiles. Et puis, il faut ajouter à cela une difficulté supplémentaire : la nuit polaire, soit 3 mois sans soleil.