Exposition - Musées

La Tate Britain à Londres repense l’accrochage de sa collection en faveur des femmes

La Tate Britain à Londres

© Photo JUSTIN TALLIS / AFP

Après des siècles passés dans l’ombre, les artistes femmes gagnent enfin la reconnaissance des musées. Certains établissements organisent ainsi des expositions exclusivement féminines, tandis que d’autres, comme la Tate Britain, repensent leurs collections permanentes.

 

Le musée londonien inaugurera le 23 mai un nouvel accrochage de sa collection permanente. Les visiteurs pourront ainsi découvrir plus de 800 œuvres réalisées par quelque 350 artistes, dont des pièces emblématiques et des nouvelles acquisitions. L’occasion d’"explorer 500 ans de changements révolutionnaires dans l’art, la culture et la société, culminant dans les nouvelles œuvres de certains des artistes contemporains les plus passionnants du Royaume-Uni", comme l’a déclaré Alex Farquharson, directeur de la Tate Britain, dans un communiqué.

C’est la première fois en dix ans que la Tate Britain repense la façon dont elle expose sa collection permanente. Ce projet de réaménagement lui permet de mettre en lumière celles que l’histoire de l’art a longtemps laissées de côté. En effet, la moitié des artistes contemporains exposés seront des femmes. Parmi elles figurent Bridget Riley, Tracey Emin, Kudzanai-Violet Hwami ou encore Lydia Ourahmane.

Tracey Emin
L’artiste chilienne Cecilia Vicuna, exposée à la Tate Modern en octobre 2022
L’artiste britannique Bridget Riley

La Tate Britain présentera aussi dans ses galeries des œuvres de femmes artistes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, dont beaucoup n’ont jamais été exposées dans l’institution muséale par le passé. Le grand public aura ainsi l’opportunité d’admirer un portrait de Joan Carlile, l’une des rares peintres femmes à s’être imposées dans l’Angleterre du XVIIe siècle, ainsi qu’une sélection d’aquarelles qu’Emily Sargent a réalisées lors de ses voyages en Afrique du Nord.

Réévaluer l’histoire de l’art

Pour Polly Staple, directrice de la collection d’art britannique du musée londonien, cette initiative a pour but de revisiter les canons figés de l’histoire de l’art. "Les nouvelles expositions permanentes de la Tate Britain incarneront notre engagement à diversifier l’histoire de l’art britannique", a-t-elle souligné dans un communiqué.

D’autres musées comme le Prado lui emboîtent le pas en mettant en avant des pépites oubliées de leurs propres collections. L’institution muséale madrilène propose jusqu’au 9 avril un parcours thématique rendant hommage à ses patronnes des arts et à ses donatrices. Il invite les visiteurs de l’établissement d’art madrilène à s’intéresser de plus près à une trentaine d’œuvres ayant été réalisées ou achetées par des mécènes comme Isabelle-Claire-Eugénie d’Autriche, Isabelle Iʳᵉ de Castille ou encore Marie d’Autriche.

Si les femmes sont dorénavant davantage exposées, elles restent minoritaires dans les collections d’art des musées. Les hommes représentent 87% des artistes dans une vingtaine d’établissements d’art des États-Unis, selon une étude publiée en 2019 dans la revue PLOS One.

La même année, un rapport d’Artnet et d’In Other Words avait révélé que seules 11% des œuvres d’art acquises par les principaux musées américains durant la précédente décennie (2008-2018) étaient réalisées par des femmes.

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