Plusieurs sources jugeaient en outre que la présidence égyptienne de la COP27 "manquait de hauteur" dans les négociations et avait laissé traîner en longueur les négociations.
Sur le volet atténuation, la ministre belge Zakia Khattabi, qui participe aux discussions, a jugé que la proposition mise sur la table par la présidence égyptienne était "inacceptable" et "dépasse les lignes rouges européennes". "Le volet atténuation présenté cette nuit constitue un recul considérable par rapport aux acquis de Glasgow", a-t-elle encore déploré.
L'accord de Paris, trop difficile à atteindre ?
L'accord de Paris sur le climat ambitionne de contenir le réchauffement mondial "bien en-deça de +2°C et si possible à 1,5°C". Cet objectif d'1,5°C a été réaffirmé l'an dernier à Glasgow, lors de la COP26. Mais les engagements pris jusqu'ici par les Etats, via leur "contribution déterminée au niveau national" (NDC, dans le jargon des négociations climat) sont toujours insuffisants et mèneraient vers un réchauffement d'au moins +2,5°C au cours de ce siècle.
Le président de la COP27, l'Égyptien Sameh Shoukry, se montre quant à lui plus optimiste et a déclaré samedi, au cours d'un point presse, qu'une grande majorité des pays trouvait les textes sur la table "équilibrés". M. Shoukry a appelé les parties à saisir ce moment et à atteindre un consensus.
La présidence égyptienne n'avait toujours pas officiellement publié samedi matin de nouvelle proposition de décision finale, signe que les négociations n'avaient pas suffisamment avancé.
Outre les volets atténuation et pertes et préjudices, c'est-à-dire les dégâts déjà constatés dans certains pays, surtout du Sud, en raison du dérèglement climatique, qui est un sujet brûlant de cette COP27, les difficiles négociations en cours à Charm el-Cheikh portent sur le financement climat et l'adaptation au changement climatique.
Par rapport au financement, les pays développés ont échoué à atteindre leur promesse d'un financement de 100 milliards de dollars par an pour les pays du Sud dès 2020. Cet engagement ne serait respecté, au mieux, qu'en 2023, ce qui a abîmé la confiance des pays en développement envers les pays développés.
La COP27, qui a débuté le 6 novembre à Charm el-Cheikh, devait en principe se clôturer vendredi soir. Samedi, les allées étaient de plus en plus clairsemées, alors que les pavillons des différentes délégations étaient en cours de démontage, donnant au site de la COP des allures de fin de partie.