Une agence de publicité vient de créer une “boîte noire de la terre”, The Earth Black Box. La boîte noire de la terre est le fruit de l’imagination de l’agence de publicité australienne Clemenger BBDO en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Tasmanie.
Tout comme la boîte noire d’un avion, cette boîte noire pourra déterminer très précisément comment nous, humains, avons provoqué notre propre extinction et révélé surtout que malgré le fait que nous étions au courant et que nous avions la capacité de changer les choses, nous n’avons rien fait.
Elle sera installée au début de cette année 2022 quelque part en Tasmanie, cet État insulaire au sud de l’Australie, apparemment stable d’un point de vue géologique et géopolitique. Elle mesurera une dizaine de mètres, sera alimentée par des panneaux solaires et abritera du stockage de données informatiques.
Elle stockera différents types de données
Des données telles que
- l’évolution des émissions de CO2,
- l’évolution des températures,
- des dépenses militaires,
- de notre consommation d’énergie,
- de la croissance de la population humaine,
- toutes les coupures de presse et les informations issues des conférences sur l’urgence climatique.
Les responsables du projet ont commencé à enregistrer les données qui seront entreposées dans cette boîte noire depuis la COP26 en novembre 2021 à Glasgow,
Une agence de publicité veut-elle nous faire peur ?
La planète Terre n’est pas une marque mais si elle l’était, au travers de ce projet de “la boîte noire de la terre”, l’agence qui a imaginé ce projet opère un changement de positionnement.
La boîte noire peut nous inspirer une autre vision : la planète Terre est un vaisseau ; un moyen de transport qui emmène nos corps et nos âmes dans l’univers et dont nous devons prendre soin si nous ne voulons pas nous crasher, tout comme un avion.
Une vision au sens figuré, un vaisseau et non pas des ressources, mais aussi au sens propre : et si au lieu de lever les yeux au ciel vers la Lune ou Mars, nous regardions vers le bas ?
Une année 2021 marquée par quelques voyages dans l’espace
Des voyages qui fascinent beaucoup de monde et ce n’est apparemment que le début.
Elon Musk, propriétaire de SpaceX qui avait envoyé 4 passagers lors d’un vol privé dans l’espace en septembre 2021, estimait un vol vers Mars entre 5 et 10 ans. On ne fait que regarder en haut. On veut ce que nous n’avons pas.
Aurélie Russanowska a découvert une conférence de Lucianne Walcowicz, astronome américaine au sujet de l’exploration de Mars. Son métier est d’étudier le caractère habitable des planètes.
L’obsession des entreprises privées de Jeff Bezos et d’Elon Musk de faire de Mars une planète où vivre l’inquiétait déjà énormément. J
C’est de l’orgueil de penser que la seule colonisation interplanétaire nous sauvera de nous-mêmes, mais la préservation planétaire et l’exploration interplanétaire peuvent aller de pair.
Si nous croyons fermement pouvoir faire de l’environnement hostile de Mars un lieu d’habitation pour les humains, alors nous devrions pouvoir surmonter la tâche bien plus facile de préserver le caractère habitable de la terre.
Il est temps de regarder les choses autrement
Au lieu de lorgner sur Mars ou l’espace, on devrait prendre soin de notre propre vaisseau. Et d’un point plus personnel, regarder en bas ne serait finalement pas très intéressant. Mais pourquoi pas regarder au centre : de nous regarder dans le miroir – en face plutôt qu’à travers le nombre de likes et de commentaires que notre photo aura obtenu sur l’un ou l’autre réseau social.
Face au manque de vision à long terme et de courage, peut-être que la vérité renfermée dans une boîte bousculera les dirigeants à prendre des décisions pour la planète et non pour la croissance économique.
Le directeur créatif de ce projet, Jim Curtis, a écrit sur son profil Linkedin que cette boîte noire était destinée à demander des comptes aux dirigeants de ce monde et à inspirer une action urgente de la part de la population.
L’existence de cette boîte noire fait d’autant plus froid dans le dos quand on sait qu’il semblerait que la capacité de stockage serait déjà atteinte d’ici une cinquantaine d’années.