Nous avons demandé à Vincent Gilles, responsable syndical du SLFP Police ce qu’il pensait de l’efficacité de cette politique de "tolérance zéro" à l’égard des auteurs de violence contre des policiers.
Il estime que cette politique "percole auprès des publics visés". Ce seraient surtout ceux qui s’exercent à des activités criminelles qui seraient les premiers à comprendre qu’être violent envers la police est plus risqué qu’avant. Selon Vincent Gilles, la circulaire "impressionnera la personne qui navigue dans le milieu criminogène, qui vit dans ce milieu et de ce milieu et qui sait que lorsqu’un contrôle policier intervient, la circulaire peut avoir des effets le touchant personnellement".
Par contre, lorsqu’il s’agit de casseurs qui agissent lors de manifestations et qui semblent déterminés à s’en prendre à la police, l’effet de la circulaire "tolérance zéro" serait plus limité. "Nous sommes confrontés à des groupes qui visiblement ont leur canon braqué sur des policiers. Je ne pense pas que la circulaire impressionne ces personnes-là, parce qu’elles agissent en meute, en groupe", résume Vincent Gilles. C’est "un public très particulier, casqué, masqué, armé. Sur ces groupuscules organisés, je pense que cette circulaire a peu d’influence", ajoute le syndicaliste.
Finalement dans des manifestations qui dégénèrent, ceux qui seraient les plus directement concernés par la "tolérance zéro" en cas de violence contre des policiers seraient les "manifestants lambda", ceux qui "malheureusement à un moment donné se laissent aller à leurs émotions et à la fureur", estime Vincent Gilles. "Généralement, ces personnes n’ayant pas vraiment préparé leur éclat de fureur, sont identifiables", ajoute Vincent Gilles.
Tout l’inverse des casseurs organisés que la Justice risque d’avoir des difficultés à identifier.