La Turquie a convoqué mardi les ambassadeurs de 10 pays dont la France, l'Allemagne et les États-Unis après un appel lancé par ces États pour la libération de l'opposant Osman Kavala.
Dans un communiqué publié lundi soir, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les États-Unis avaient appelé à un "règlement juste et rapide de l'affaire" Osman Kavala, éditeur et mécène turc devenu une bête noire du régime, emprisonné depuis quatre ans sans jugement.
"Le retard persistant [pris par] son procès (...) jette une ombre sur le respect de la démocratie, de l'État de droit et de la transparence du système judiciaire turc", ont écrit les 10 pays.
"La République de Turquie est un État de droit démocratique. Il est inacceptable que des ambassadeurs fassent des recommandations et des suggestions à la magistrature dans le cadre d'une affaire en cours", a réagi sur Twitter le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu.
L'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, emprisonné sans jugement depuis octobre 2017, restera au moins jusqu'au 26 novembre en prison, a décidé début octobre un tribunal d'Istanbul, malgré les menaces européennes de sanctions contre Ankara.
Il est notamment en ligne de mire pour avoir soutenu en 2013 les manifestations antigouvernementales ayant visé M. Erdogan, alors Premier ministre. Puis il a été accusé d'avoir cherché à "renverser le gouvernement" au moment de la tentative de coup d'État de 2016.
En décembre 2019, la Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH) avait ordonné sa "libération immédiate", en vain.