La Turquie a annoncé mercredi soir avoir commencé à retirer ses troupes d’Afghanistan, abandonnant ainsi sa proposition de continuer à assurer la sécurité de l’aéroport de Kaboul après le retrait des forces américaines.
"Les éléments des forces armées turques en mission à l’aéroport Hamid Karzaï en Afghanistan ont commencé à être évacués. Les forces armées turques retournent dans notre patrie", a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué.
Près de 500 militaires turcs non combattants se trouvaient en Afghanistan dans le cadre d’une mission de l’Otan.
►►► À lire aussi : Talibans en Afghanistan : la Belgique met fin aux évacuations depuis l’aéroport de Kaboul
Avant l’annonce du retrait de ses troupes, la Turquie avait mené des négociations avec Washington et les talibans pour continuer à assurer la sécurité de l’aéroport de Kaboul après le retrait des troupes américaines, qui devrait être accompli mardi.
Mais la prise de Kaboul le 15 août par les talibans, après une offensive de 10 jours qui a vu s’effondrer les forces afghanes et provoqué la fuite du président Ashraf Ghani à l’étranger, a bouleversé les plans de la Turquie, lui enlevant la possibilité d’endosser un rôle dont elle espérerait des retombées positives pour ses relations – tumultueuses – avec les Etats-Unis.
Situation chaotique
Des milliers d’Afghans angoissés sont massés depuis des jours devant l’aéroport de Kaboul, sécurisé par plus de 6000 soldats américains, dans une atmosphère tendue. Certains y campent avec leurs familles. Tous espèrent arriver à entrer dans le complexe et prendre au plus vite un avion pour fuir les talibans.
Malgré une situation particulièrement chaotique, 88.000 personnes, Afghans et étrangers, ont été évacuées depuis la mise en place du pont aérien le 14 août, à la veille de l’entrée des talibans dans Kaboul, a indiqué la Maison Blanche.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affirmé mercredi que les talibans s’étaient engagés à laisser partir les Américains et les Afghans à risque – qui craignent des représailles des islamistes pour avoir travaillé pour le gouvernement déchu, des forces ou des civils occidentaux au cours des 20 ans de guerre – encore en Afghanistan après le 31 août, date butoir du retrait américain et, jusqu’ici pour les talibans, des opérations d’évacuation.