Le CO2 ne serait pas le gaz à effet de serre le plus problématique pour le climat, suggèrent quelques internautes sur Facebook en commentaires d’un article de la RTBF sur la captation du CO2. L’un d’eux indique ainsi que le CO2 ne représente que 5% des gaz à effet de serre. Un autre compare avec "la vapeur d’eau (qui est) aussi un gaz à effet de serre". Un dernier indique que le CO2 contribue pour une "faible proportion" dans le réchauffement climatique "puisque la vapeur d’eau représente 90% des gaz à effet de serre". Alors le CO2 est-il moins problématique que la vapeur d’eau ? La vapeur d’eau est-elle effectivement le gaz à effet de serre le plus présent ? Les scientifiques et décideurs ont-ils tort en s’attaquant en priorité au dioxyde de carbone ? Décryptage.
D’abord, rappelle l’Organisation Météorologique Mondiale, les gaz à effet de serre rendent dans une certaine mesure la planète vivable par l’Homme. "Certains gaz, dont la vapeur d’eau et le CO2, absorbent l’énergie infrarouge présente dans l’atmosphère et la renvoient vers la surface de la Terre. C’est ce qu’on appelle l’effet de serre ; s’il n’existait pas, la température à la surface du globe serait inférieure de 33 °C et s’établirait à −18 °C en moyenne."
Mais aujourd’hui, la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère augmente. Et si dans une certaine mesure, il était souhaitable que la température du globe augmente pour rendre la planète vivable, cette augmentation n’est désormais plus souhaitable comme le démontrent les scientifiques dans le dernier rapport du Giec.
"C’est vrai que la vapeur d’eau est le premier gaz à effet de serre, objective Hugues Goosse, climatologue à l’UCLouvain. C’est le plus puissant, à la fois parce qu’il a des propriétés différentes du CO2, et à la fois parce qu’il est beaucoup plus présent dans l’atmosphère que le dioxyde de carbone." Ainsi, la concentration de CO2 dans l’atmosphère en 2022 était de 417 ppm (partie par million), indique le site global-climat. Cette proportion correspond à 0,0417% de CO2 dans l’atmosphère.
Quant à la vapeur d’eau, sa concentration oscille entre 0,4% et 4%, indique le site du ministère français de la Transition écologique, soit une concentration 10 à 100 fois plus importantes que le CO2. La vapeur d’eau est donc bien plus présente que le CO2.