Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco a décidé vendredi de retirer sa reconnaissance de la Ducasse d’Ath, en raison du personnage du "Sauvage", jugé raciste. Une décision regrettée par le bourgmestre d’Ath, Bruno Lefebvre, qui aurait souhaité que l’Unesco laisse l’opportunité à une commission citoyenne du folklore mise sur pied le mois dernier de trancher la question.
Il est regrettable que l’Unesco ne nous ait pas permis de mener à bien le processus que nous avions initié.
"Bien entendu, nous condamnons fermement le racisme et nous souscrivons pleinement à tous les principes qui ont été discutés" lors de la 17e session du comité du patrimoine immatériel de l’Unesco, tenue vendredi à Rabat (Maroc), a souligné le bourgmestre d’Ath. "Il est cependant regrettable que l’Unesco ne nous ait pas permis de mener à bien le processus que nous avions initié", a-t-il déploré.
Au début du mois de novembre, une commission citoyenne du folklore, réunissant 60 Athois, a été créée pour déterminer si le personnage du "Sauvage" devait continuer de participer à la Ducasse. Regroupant quarante citoyens, dix représentants d’associations locales et dix représentants du folklore, ce groupe voulait rendre un rapport à l’Unesco à la fin du mois de mars 2023, voire au plus tard en avril. Trois scénarios étaient envisagés : le maintien du Sauvage, son retrait, ou l’arrêt de son grimage en noir.
Le retrait de la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco vendredi constitue une "surprise", alors qu’initialement, l’institution comptait laisser un délai d’un an aux autorités athoises avant de prendre une décision.