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La "ville stationnaire" ou comment limiter l'étalement urbain

La "ville stationnaire" ou comment limiter l'étalement urbain.

© Lingxiao Xie

Pour limiter l'artificialisation des sols et l'étalement urbain dans les agglomérations, un ingénieur et des architectes prônent un nouveau concept : celui de la "ville stationnaire". 

Son nom peut paraître péjoratif ou évoquer l'inertie. C'est pourtant le contraire, puisqu'une "ville stationnaire" décrit l'idée d'une ville en constant renouveau. Sauf qu'au lieu de se baser sur du neuf, elle mise plutôt sur l'ancien ou le déjà-existant.

"La croissance des villes est devenue insoutenable"

Voici en quelques phrases le principe de la ville stationnaire, conceptualisé par l'ingénieur Philippe Bihouix ainsi que les architectes Sophie Jeantet et Clémence De Selva, co-autrices et auteurs du livre "La ville stationnaire. Comment mettre fin à l’étalement urbain ?", sorti aux Éditions Actes Sud en octobre 2022.

L'ouvrage explore plusieurs pistes pour optimiser les villes en se basant sur une idée inspirée de celle de l'économiste anglais John Stuart Mill qui dès le 19e siècle, attirait l'attention sur les impacts négatifs de l'industrialisation capitaliste. "La croissance des villes est devenue insoutenable : le secteur de la construction est l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre et engloutit des quantités énormes de ressources pendant que l’étalement urbain dévore les sols naturels et agricoles", déplorent les auteurs de l'ouvrage.

"Désormais, les métropoles ne doivent plus attirer et grandir mais essaimer"

Bâtiment : rénover l'ancien plutôt que de créer du neuf

L'une des solutions proposées à travers la notion de ville stationnaire consiste à limiter l'étalement urbain, c'est-à-dire réduire l'expansion des zones urbanisées en périphérie des villes, qui se fait bien souvent au détriment des espaces verts.

Pour limiter ce déploiement urbain en masse, l'idée serait de cesser dès maintenant toute construction sur les zones agricoles et naturelles et de privilégier la rénovation de bâtiments anciens et inoccupés plutôt que de miser sur des bâtiments neufs.

Une autre piste consiste aussi à favoriser la construction d'habitats dans les "dents creuses" des villes, c'est-à-dire les espaces vacants déjà urbanisés.

Depuis ces dernières années, la nécessité de modifier en profondeur les grandes villes du monde entier s'ancre de plus en plus dans les esprits. Plusieurs modèles de cités innovants similaires à celui de la ville stationnaire ont d'ailleurs vu le jour à l'instar de la "ville résiliente", la "ville du quart d'heure" ou la "ville sensible"... Ces nouveaux concepts d'architecture visent tous un objectif commun : redonner un visage humain aux grandes métropoles et s'adapter aux enjeux de la crise climatique, par exemple en facilitant le quotidien des citadins en réduisant leur temps de trajets et leur impact carbone ou encore en créant du lien social entre les habitants.

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