“Ce n’est pas fini”, dit Alexander De Croo. En effet, on risque d’être dans ce cycle d’assainissement durant de longues années. Il est d’ailleurs possible que ces efforts ne suffisent pas et que d’ici les élections, la Commission européenne impose un nouveau tour de vis… Et un nouveau tour de table budgétaire.
Dynamique
Il y a un deuxième sens au "Ce n’est pas fini" d’Alexander De Croo. Depuis le début de l’année, la Vivaldi enchaîne les accords. Jamais des premiers prix de beauté, mais enfin, des accords tout de même. Il semble y avoir une forme de dynamique qui a manqué durant l’année 2022. Cet accord est un compromis typiquement vivaldien; pour les socialistes et les écologistes, la pension minimum et autres allocations seront bien relevées, mais moins que prévu; pour les libéraux, il y a des économies et des mesures pour la remise à l’emploi : 782 millions d’efforts en dépenses, 779 millions d’efforts en recettes, 200 millions en mesures diverses. Un grand équilibre gauche/droite qui se retrouve dans les critiques de l’opposition : budget d’austérité pour le PTB, budget irresponsable et honteux pour la N-VA.
Mais budget quand même, et donc le deuxième sens de cette formule “Ce n’est pas fini” est évidemment pour la suite immédiate, d’ici l’été, étant entendu qu’en septembre, on risque de rentrer dans une période de glaciation politique. D’ici là, Alexander De Croo doit absolument contrecarrer l’image de Premier ministre vendu à la gauche francophone que la N-VA distille.
La suite attendue en particulier au nord du pays : une réforme des pensions et du marché du travail, et une réforme fiscale. Les deux premières touchent surtout à des lignes rouges du PS, la seconde à des lignes rouges des libéraux et semblent donc profondément liées. Et puis il y a l’accord avec Engie à propos du nucléaire qui doit encore se concrétiser. Ou pas…
Une Vivaldi 2 ?
On peut voir un troisième sens à “Ce n’est pas fini” du Premier ministre. En tirant un peu dessus, “Ce qui n’est pas fini” c’est que le Premier ministre Alexander De Croo semble avoir enfin trouvé sa méthode face à des présidents de parti parfois très interventionnistes, ou parfois très communicants et parfois les deux.
Il y a quelques mois encore, plus grand monde ne pariait sur la possibilité que l’actuelle coalition à 7 partis parvienne à engranger des accords un minimum substantiels. Certains parlaient de quasi-affaires courantes et forcément, plus grand monde ne pariait sur une Vivaldi 2. Pourtant, il n’est pas incongru de penser que la Vivaldi n’est pas finie. Ni pour les prochains mois, ni si l’électeur le veut bien, pour les prochaines années.