Connaissez-vous Cambio ? Ces voitures partagées souvent rouges et blanches qu’on peut louer pour quelques minutes ou quelques heures pour un petit déplacement ?
Le concept ne cesse de se développer. A Bruxelles, la société prévoit 150 emplacements en plus au cours de cette année. Mais en Wallonie, c’est un peu différent. Cambio fonctionne dans les grandes villes comme Mons, Charleroi, Liège, Ottignies, Verviers, Wavre, Nivelles, Namur, Gembloux ou encore Ciney… Mais au sud de Ciney justement, rien ou presque.

>>Découvrez le reportage d’Antenne Centre sur le concept de Cambio et son fondateur, originaire de Soignies

 

Un quasi-désert qui peut être frustrant pour ceux qui descendent du train dans des villes comme Huy, Couvin, Hannut, Marbehan, Marloie ou encore Libramont par exemple. Mais pourquoi la société Cambio n’installe-t-elle pas des véhicules dans ces zones déjà souvent plus rurales et isolées que les autres ? Et bien, ce n’est pas si simple.

Le montant de départ est totalement remboursé à la ville à la fin de l’année si la ou les voitures ont atteint chacune 24.000 kilomètres sur l’année

© BELGA – JOHN THYS

Un risque de facture pour les communes

En fait, lorsque Cambio déploie ses voitures dans une ville, c’est à la demande de la commune concernée. Et le principe entre les deux parties est celui du risque financier partagé. En clair, pour chaque voiture Cambio sur son territoire, la commune paie normalement 6.000 euros par an, hors TVA. "Le montant de départ est totalement remboursé à la ville à la fin de l’année si la ou les voiture.s ont atteint chacune 24.000 kilomètres sur l’année", détaille Nicolas Bodelet de Cambio Wallonie.

Mais cela signifie aussi que si la voiture est louée pour moins de 24.000 kilomètres par an, c’est la commune qui doit financer la différence. De quoi peut-être en faire reculer certaines, surtout les plus rurales puisque, pour elles, un autre problème s’ajoute. Pour avoir du succès, Cambio doit en effet fonctionner à côté de transports en commun suffisants et efficaces. "Nos clients, ils utilisent le train, la marche à pied ou encore le bus pour faire la navette domicile-lieu de travail. Et, donc, si ces outils ne sont pas présents, le succès sera plus difficile à atteindre. Le coût pour la commune sera donc plus élevé que pour une commune qui est bien équipée en lignes de bus, en connexions de train. Il s’agit souvent de communes plus importantes, au-delà des 20.000 habitants".

© Belga Image

Bref, il reste de solides freins pour voir débarquer des voitures partagées dans toutes les gares principales de Wallonie ou dans les centres-villes d’entités plus petites. Même si des communes comme Soignies ou Marche-en-Famenne par exemple seraient aujourd’hui en discussion pour s’équiper de véhicules à l’avenir.

Une première ardennaise à… Neufchâteau

En province de Luxembourg, jusqu’ici, on trouve ces voitures partagées Cambio à Arlon et, depuis le mois de mai 2022, il y a aussi deux véhicules en Ardenne, à Neufchâteau. Ici aussi, c’est la commune qui a souhaité tenter l’expérience et a signé un partenariat avec Cambio. Pour cinq ans et, au départ, deux voitures, l’une à la gare et l’autre au centre de Neufchâteau.

>> Retrouvez le reportage de TV Lux sur l’installation des premières voitures Cambio à Neufchâteau


Après sept mois de fonctionnement, la société Cambio présente un bilan encourageant, pour ses deux véhicules chestrolais. "On compte plus d’une dizaine d’utilisateurs réguliers qui sont de la région. On voit aussi que des utilisateurs de l’extérieur s’en servent, notamment des clients de Bruxelles qui n’hésitent pas à changer de train en gare de Libramont et faire encore les cinq-dix minutes qui restent jusqu’à la gare de Neufchâteau. Nos voitures à Neufchâteau ont parcouru environ 9000 kilomètres depuis le lancement au mois de mai", indique Nicolas Bodelet.

Premier bilan des voitures partagées Cambio à Neufchâteau

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9.000 km environ par voiture en sept mois, c’est bien. Mais ce n’est pas encore assez pour être rentable et éviter à la commune de devoir sortir le portefeuille pour compenser.

>> Retrouvez le reportage de Vedia sur l’installation de la première voiture Cambio à la gare de Verviers

A Gembloux, les voitures (c)roulent sous les demandes

Gembloux, en province de Namur, n’est pas vraiment dans la même situation. La commune s’est lancée dans l’aventure des voitures partagée il y a maintenant dix ans. Et aujourd’hui, le bilan est dans le vert. Hausse de 18% d’utilisateurs abonnés à la plateforme Cambio entre 2021 et 2022. Nombre de réservations des véhicules en croissance de 31%. Des véhicules loués aussi en moyenne 12 heures sur les 24 que compte une journée. La commune de Gembloux envisage maintenant d’étendre le concept pourquoi pas à des villages de l’entité comme Ernage. En tout cas, si suffisamment de personnes intéressées sur place acceptent de s’y lancer (et de s’y abonner).

>>Découvrez le reportage de Canal Zoom sur le succès des voitures partagées à Gembloux

Selon Cambio, chaque voiture partagée permettrait de remplacer (et donc de retirer des rues) 13 voitures classiques.

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