Une étude de l’université de Harvard a mis en lumière les progrès des équipes africaines depuis des décennies. En comparant leurs performances dans les années 1970 et 2010, l’université a pu démontrer que le niveau de compétitivité de ces nations avait donc augmenté. Problème : celui des grandes nations avait également progressé, et même plus.
Devant ce fait, les chercheurs ne sont pas forcément très optimistes pour l’avenir : "Certains observateurs pourraient interpréter les améliorations enregistrées au cours des dernières décennies pour déclarer que des pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria sont sur la voie pour remporter le trophée entre 2030 et 2040. Cependant, cet argument est peu plausible quand on observe les limites de la stratégie implicite sur laquelle les pays africains semblent s’appuyer pour améliorer leur situation : la domination des adversaires intracontinentaux et la victoire dans les tournois régionaux. Cette stratégie ne suffira pas si ces pays veulent se hisser au sommet de la hiérarchie. "
Les chercheurs se basent donc sur un point essentiel : le manque d’adversité importante. Il est connu et démontré qu’affronter régulièrement des opposants coriaces permet de progresser bien plus rapidement et ainsi de s’habituer à un tel niveau d’exigence. Même si de très nombreux joueurs africains ont l’habitude des grands rendez-vous, ils concernent principalement les clubs et moins l’équipe nationale.
Prenons un exemple concret avec le groupe A dans lequel s’affronteront les Pays-Bas et le Sénégal. Depuis la fin de la dernière Coupe du monde, les Lions de la Téranga n’ont affronté qu’une seule équipe du top 10 mondial actuel : le Brésil, lors d’une joute amicale. Les Pays-Bas sont à onze. La différence est criante. Si arriver à un tel niveau sera sans doute très compliqué, résorber une partie de ce retard ne semble pas fondamentalement impossible. Pour cela, il faudrait parvenir à disputer plus de matches amicaux face à l’élite mondiale, même lors de moments peu habituels.