Peu de pays font preuve d’autant d’ambition et de dynamisme dans le secteur culturel que l’Arabie saoudite. Depuis l’arrivée au pouvoir du prince héritier Mohammed Ben Salman, le royaume mise sur l’art pour redorer son image. Il accueillera ainsi une grande exposition sur Andy Warhol en 2023, dans le site d’AlUla.
FAME : Andy Warhol in AlUla est décrite comme une exposition "unique en son genre". Elle s’intéresse à l’obsession du roi du Pop art pour la célébrité à travers certaines de ses toiles les plus emblématiques, dont ses portraits aux couleurs vives et saturées d’Elizabeth Taylor, de Mohammed Ali ou encore de Dolly Parton. Elle s’articule aussi autour de Screen Tests, des courts-métrages mettant en scène des célébrités et des inconnus qui gravitaient autour de Warhol, ainsi que Silver Clouds, une installation composée de ballons argentés en forme d’oreillers, gonflés à l’hélium.
Les œuvres exposées s’interrogent sur le culte de l’image à travers le regard subversif d’un artiste pour qui "la notoriété, c’est comme manger des cacahuètes : quand on commence on ne peut plus s’arrêter". Un thème universel particulièrement d’actualité pour Patrick Moore, le directeur du Musée Andy Warhol de Pittsburgh. "FAME se veut une introduction à l’aspect de Warhol qui, à mon avis, est le plus fascinant pour de nombreux jeunes, y compris ceux d’Arabie saoudite, car le parcours d’Andy Warhol, qui a commencé alors qu’il était un enfant contemplant l’écran de cinéma et collectionnant des images publicitaires, devient plus courant avec l’essor des réseaux sociaux", a-t-il déclaré dans un communiqué.
L’exposition "FAME : Andy Warhol in AlUla" est organisée par le Musée Andy Warhol à la demande de la Commission royale pour AlUla. Elle s’inscrit dans le cadre du projet de transformation du site archéologique d’AlUla, situé dans le nord-ouest du royaume, en une destination culturelle et touristique mondiale. C’est l’un des projets phares du plan de développement de l’économie saoudienne, Vision 2030, du prince héritier Mohammed Ben Salman.
Celui que l’on surnomme "MBS" mise sur le tourisme haut de gamme, et par extension sur la culture, pour redorer l’image d’un pays régulièrement épinglé pour ses atteintes aux droits de l’homme. Car en Arabie saoudite, la culture ne va pas de soi. Une grande partie de la société, nourrie de rigorisme wahhabite, a grandi dans l’idée que les arts seraient une source de "dépravation".