Santé & Bien-être

Large sensibilisation : dépister le papillomavirus permet d'éviter le cancer du col de l'utérus

Dépister le HPV, le Human Papillomavirus, peut sauver des vies

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Par Françoise Berlaimont

En Belgique, le cancer du col de l’utérus touche 650 femmes chaque année. 60% survivront à la maladie. Chacun de ces cancers serait évitable si le dépistage précoce était pratiqué. Malheureusement, seule une femme sur deux se présente au dépistage.

Le consortium d’hôpitaux wallons (le Centre Hospitalier Universitaire de Liège, le Centre Hospitalier Régional Sambre et Meuse, et le Grand Hôpital de Charleroi) et l’association O’YES lancent une grande campagne de sensibilisation.

Dépister tôt sauve des vies

La cause principale du cancer du col de l’utérus est le HPV, le Human Papillomavirus. Il provoque une IST (Infection sexuellement transmissible) et touche les organes génitaux internes et externes. Il est très contagieux, s’attrape et se transmet donc par voie sexuelle mais peut rester inactif pendant des années. L’objectif du dépistage est de repérer les signes avant-coureurs de la maladie, le stade du pré-cancer.

"Il n’y a pas de symptômes du cancer du col de l’utérus", prévient le professeur Jean Doyen, gynécologue au CHU de Liège. "Il n’y a ni douleurs, ni saignements, d’où l’importance d’un contrôle régulier. Il est tellement facile de dépister la maladie avant son développement, avant que les cellules se multiplient et se déversent dans le corps".

Mais seulement une femme sur deux se fait dépister. "C’est enrageant pour nous, les professionnels", affirme Jean Doyen.

Eviter le cancer grâce à un simple frottis

"Cette campagne de sensibilisation s’adresse aux femmes et à toute personne ayant un utérus", précise Cécilia Goodman, chargée de projet à l’association O’YES, et donc aussi aux hommes transgenres. O’YES est une association active dans la prévention et la promotion de la santé auprès des jeunes.

Cette campagne incite à "se faire dépister tous les trois ans car la maladie se développant lentement, le dépistage chez un gynécologue est remboursé à ce rythme-là. Il s’agit d’un simple frottis", explique Cécilia Goodman. Elle insiste "qu’une IST peut être précurseur du cancer et que, détectée à temps, elle peut être traitée facilement".

Le cancer du col de l’utérus tue chaque année 200 femmes belges, pour la plupart jeunes, entre 25 et 44 ans. "Les traitements sont lourds et touchent systématiquement leur fertilité et leur sexualité", explique Jean Doyen. Le frottis de dépistage pratiqué régulièrement chez plus de 80% des femmes permet une réduction de 90% de l’incidence et de la mortalité liées à ce cancer.

Un vaccin pour les adolescents

La campagne de prévention du cancer du col de l’utérus s’adresse aussi aux adolescents, tant aux jeunes filles qu’aux jeunes gens. Il existe un vaccin contre le papillomavirus. "Il doit être administré avant la première relation sexuelle", insiste Jean Doyen. "Il est remboursé pour les filles jusqu’à 18 ans et pour les garçons jusqu’à 15 ans", précise le gynécologue liégeois.

La campagne pour sensibiliser au dépistage et à la vaccination contre le papillomavirus est affichée partout : les bus, trams, métros, dans les pharmacies, dans les hôpitaux, chez les gynécologues et médecins généralistes et, bien sûr, via les réseaux sociaux.

Pour tout renseignement : http://www.depistagecoluterus.be/

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