Leur but ? Célébrer, communier, juste "les" voir. "Juste pouvoir les regarder passer, c’est beaucoup ! Rien que si Messi nous regarde un moment dans les yeux quand je filmerai pour moi c’est bon !" déclarait, hilare, Nicolas, 19 ans, venu à l’Obélisque avec une dizaine d’amis.
"36 ans qu’on n’avait pas gagné… J’en avais six quand on a gagné (le titre) en 1986. Je ne peux pas le dire avec des mots, juste avec de l’émotion", lâchait Paola Zattera, agente administrative.
Ils avaient été plus d’un million à l’Obélisque, selon la municipalité, jusque tard dans la nuit de dimanche pour fêter la victoire contre la France (3-3, 4 t.a.b à 2). Ce chiffre devrait exploser sans mal mardi.
Dans la nuit, Leo Messi, joueur de légende et capitaine, a été le premier à apparaître sur la passerelle de l’avion vers 02H30 locales (5H30 GMT), brandissant le trophée doré de la Coupe du monde, pour gagner le tapis rouge déployé sur le tarmac de l’aéroport d’affaire d’Ezeiza.
L’Airbus A330 bleu ciel et blanc d’Aerolineas Argentinas portait l’inscription "une équipe, un pays, un rêve" avec sur son aileron arrière des effigies de Messi, Rodrigo de Paul, ou Angel di Maria, autre héros de la finale, auteur du 2e but.
Les joueurs sont aussitôt montés dans un bus à impériale blanc, floqué de 3 étoiles et du "campeon del mundo (champion du monde, NDLR)", pour quelques heures de repos au centre d’entraînement, tout proche, de la Fédération argentine de football (AFA). Acclamés par plusieurs milliers de supporters, qui campaient depuis des heures, désireux d’être les premiers à saluer les héros.
Dès lundi après-midi, par grappes, en familles, avec des tentes, chaises de camping, parillas, tambours – et bien sûr ballons – ils s’étaient postés sur les larges bas-côtés ombragés du trajet d’environ dix kilomètres entre l’aéroport et l’AFA, prêts à passer la nuit.